VOUS NE LES ENTENDREZ PAS CRIER
Dans peu de temps nous fêterons Noël, puis une semaine plus tard, dans presque tous les foyers, la dinde trônera sur chaque table, les familles seront réunies autour de la bûche, des cadeaux seront distribués, des étrennes seront données aux enfants et pendant un instant, chacun oubliera ses peines et ses chagrins.
Mais a des milliers de kilomètres, dans la pluie, le froid et peut-être aussi la neige, d’autres petits enfants ne feront pas la différence entre ces jours là, la veille, et le lendemain et comme d’habitude, ils auront faim.
Alors la question qui se pose est la suivante : avons-nous le droit de nous repaître de nos biens quand eux n’ont rien ?
Et si pour une fois, Vvous qui me lisez aviez une pensée pour ceux qui souffrent,
Et si pour une fois vous qui me lisez mettiez la main à la poche
Et si pour une fois vous et moi le faisions vraiment, non pas seulement un vœu pieux très vite oublié mais donner 1,5, 10 euros ce qui n’est rien pour nous
MAIS POUR CES ENFANTS LA, C’EST TOUT !
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain,
Ils ne jouent pas avec la mie, pour en faire des boulettes,
Ils ne font pas de petits tas, au bord de leur assiette,
Ils ne font pas de caprice, ne disent pas ‘j’aime pas’
Ne font pas la grimace, quand on enlève un plat,
Eux, ils ne trépignent pas, pour avoir des bonbons,
Ils ne donnent pas au chien, le gras de leur jambon,
Ne courent pas dans vos jambes, ne grimpent pas partout,
Ils ont le cœur si lourd, qu’ils vivent à genoux,
Pour leur repas, ils attendent sagement,
Ils pleurent quelquefois, quand ça dure trop longtemps…
Non, non rassurez-vous, ils ne vont pas crier,
Ces petits enfants là, ils sont trop bien élevés,
Eux, pleurent sans bruit, on ne les entend pas,
Ils sont si petits, qu’on ne les voit même pas,
Ils savent qu’ils ne peuvent, rien attendre de leur mère,
Ils cherchent stoïquement, du riz dans la poussière,
Mais ils ferment les yeux, quand l’estomac se tord,
Quand la douleur atroce, irradie tout leur corps,
Non, non soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,
Ils n’en ont plus la force, seuls leurs yeux peuvent parler,
Ils vont croiser leur bras, sur leur ventre gonflé,
Ils vont prendre la pose, pour faire un bon cliché…
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger,
Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés
FRANCIS DEVILLET
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