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On croit à tort que les vacances sont dûes aux congés payés sous le Front Populaire mais en réalité elles sont beaucoup plus anciennes.

Chez les romains, les plus riches quittaient  la ville éternelle en périodes caniculaires fuyant la malaria et les maladies provoquées par les moustiques dans la région marécageuse du Latium. On sait d’ailleurs ce qu’il en coûta à ceux qui choisirent pour villégiature la tranquille station de Pompéi en l’an 79.

Plus tard, les élites médiévales fuirent leur ville aux odeurs pestilentielles et  le Moyen-Age, qui connait de nombreuses journées de repos, les voit affluer pour prier et se recueillir.

A la suite des rabbins juifs qui prescrivent le repos hebdomadaire du « sabbat » pour que l’homme ne tombe pas dans l’esclavage, les clercs de l’églises multiplient les journées chômées pour n’importe quel prétexte de sorte que dans l’année, on compte plus de jour de repos que de jours ouvrés.

A la Renaissance, les pèlerinages déclinent mais dans le même temps nobles et artistes inventent les voyages touristiques ou culturels et se rendent en Italie à la recherche des splendeurs de l’Antiquité.

En parallèle, les Britanniques lancent également la station de Bath, la bonne société s’y promène, se rend au théâtre et va surtout jouer lançant une mode, celle des villes d’eaux.

Un peu plus tard, c’est la montagne qui fascine surtout lorsque l’étudiant Horace Bénédict de Saussure se prend de passion pour le Mont Blanc.

A la chute du Premier Empire en 1815, les britanniques aisés se rendent en hiver à Hyères ou à Nice à la recherche du climat méditerranéen suivis de près par les médecins qui considèrent que le changement d’air permet de soigner à peu près n’importe quelle maladie.

Au second Empire, Biarritz voit le jour, puis Deauville en Normandie,  Vichy en Auvergne et Plombières dans les Vosges .Et quand le  chemin de fer se développe, ces stations deviennent accessibles au plus grand nombre.

Depuis 1848, le « train des maris » permet à ces messieurs de partir le samedi soir, de passer le dimanche en Normandie en famille et de revenir pour le lundi matin.

Le phénomène atteint toutes les grandes villes comme Arcachon qui permet à la grande bourgeoisie de coloniser cette station, puis en 1874 la ligne du Médoc est ouverte ce qui permet à la petite bourgeoisie de découvrir les charmes de l’océan.