VIE PRIVEE, VIE PUBLIQUE
C’est sous Louis XIV que l’étiquette atteint son paroxisme à la demande du Roi. Tous ses faits et gestes sont observés par ses courtisans et consignés par les chroniqueurs.
L’intimité du monarque est nulle ou presque comme par exemple en 1685 l’opération d’une fistule de l’anus qu’il subit en public. Les courtisans étaient informés par un claquement de mains lorsqu’il avait bien rempli son devoir conjugal ; par contre on ne lui demandait rien concernant ses maitresses.
La reine, elle, accouchait en public afin de couper court à toute rumeur sur une possible substitution d’enfant.
Avec les rois suivants, si l’étiquette subsiste, elle perd tout son sens soulignant plus son autaritarisme que sa majesté et les chroniqueurs de l’époque montent alors ses écarts en épingle comme se fut le cas des frasques sexuelles du roi Louis XV, de l’impuissance du jeune
Plus près de nous, le Général de Gaulle ainsi que Georges Pompidou dans ses débuts, surent préserver leur vie privée, se conduisant de façon irréprochable pour ne pas donner prise aux curieux.
A partir de 1968 les choses changent, des bruits courent sur l’épouse de Pompidou qui avait le malheur de fréquenter les défilés de mode et les cercles branchés de Saint-Tropez et de Paris.
Valéry Giscard d’Estaing, crû bon de descendre de son piédestal descendant les champs Elysées en complet veston et à pied puis ensuite se fait inviter chez le particulier, se mit à jouer de l’accordéon et invita des éboueurs à partager son petit déjeuner à l’Elysées.
Ces gestes qui partaient surement d’un bon sentiment furent mal interprétés par le peuple qui ne fut pas dupe de l’image donnée qui ne correspondait pas au personnage réel, riche bourgeois, faux aristocrate, oubliant de se tenir au dessus de la mêlée et qui perdait ainsi tout crédit.
Ses successeurs comprirent la leçon et François Mitterrand reprit modèle sur la conduite de de Gaulle et ce n’est qu’a la fin de son second mandat qu’il laissa filtrer quelques informations sur sa vie privée. Par contre, l’opinion publique lui tint rigueur de sa relation avec l’argent public et de ses amitiés coupables avec d’anciens collaborateurs des nazis, parmi lesquels René Bousquet.
Jacques Chirac bien que différent de son prédécesseur eut aussi le souci de la majesté présidentielle et ne donna jamais prise aux rumeurs concernant sa vie sexuelle agitée ; un reproche toutefois lui a été fait sur sa politique et sur sa relation avec l’argent du contribuable.
Nicolas Sarkozy marque la rupture de la « monarchie républicaine » donnant libre cours à ses sentiments, ne cachant pas ses dépits amoureux ou encore ses émois. Il avait confié avant son élection qu’il serait un président façon « Kennedy »et de ce fait a voulu américaniser les mœurs politiques de la France mais il a oublié que l’Amérique est croyante et que l’image du couple uni est présente dans presque tous les esprits car elle rassure.
Il ne faut jamais oublier non plus, et ce quelque soit l’époque, que le chef de l’état dans l’esprit des français représente la nation et est le chef de l’exécutif, il se doit donc d’être à la fois respectable et assidu à la tâche.
Quoi qu’il en soit, seul l’avenir nous dira si les hommes de pouvoir sont devenus des hommes et des femmes comme les autres et s’il leur est permis d’afficher leurs émois confondant vie publique et vie privée.
Dans quelques jours et pour la première fois depuis les débuts de la république française, un nouveau-né fera son entrée dans le monde au palais de l’Elysé,e alors souhaitons lui la bienvenue.
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