animaux, humour,histoire,mystique,poèmes,contes,bric à brac

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UNE VIE DE FEMME - dernière partie

ANAELLE ma petite fille

 

La réponse est arrivée quelques jours après :

 

Un mail  très long et surtout très confus dans lequel tout est mélangé mais qui me prouve surtout  que nous sommes aux antipodes l’un de l’autre et que nous sommes devenus des étrangers ; il est même difficile de croire que nous avons vécu les mêmes évènements, que nous sommes de la même famille et qu’un jour il y a eu cet amour fusionnel que pourtant je n’ai pas rêvé.

 

Mais ce que j’ai compris par contre c’est que mon fils, de par son travail, est devenu un « chef » qui commande d’une main de fer ses ouvriers, souvent des étrangers, et pour lesquels il semble avoir plus de mépris que d’estime (comme son père). Il règne aussi sur sa famille comme le ferait un patriarche sur-protégeant son petit monde et ne laissant que peu de place pour la liberté de pensée de chacun.

 

L’argent qu’il a gagné a fait de lui un matérialiste qui ne mesure sa réussite que par l’ampleur de son compte en banque autant de choses que je déteste.

 

J’ai eu deux fils, je les ai perdus, suis-je coupable ?

 

J’ai reçu une vie, qu’en ai-je fait ?

 

Et si c’était à refaire ?

 

Je crois pourtant avoir compris quelque chose et si je ne me trompe pas cela pourrait servir à toute personne qui me lira.

 

Je l’ai dit déjà, dans les grandes lignes, notre destin est tracé mais pour le réaliser nous devons agir et pour cela, comprendre certaines choses et surtout entendre et traduire les messages que nous recevons comme par exemple ceux de cette petite voix qui……C’est pour cela que parfois il est difficile d’exprimer ce qui se passe quand nous  les recevons car ils ne se traduisent pas avec des mots, notre vocabulaire n’est pas adapté à cela ni assez riche pour cela.

 

Mon erreur n’a pas été de rentrer en France pour voir mes enfants et découvrir ma petite fille mais de faire le projet de revenir y vivre donc de quitter Israël.

 

Ma venue dans ce pays appartient à un projet venu d’ailleurs, un projet qui est lié à quelque chose de mystique et  que j’ai réalisé grâce à l’aide d’entités supérieures et repartir aurait été comme annuler tout ce que j’avais fait et par voie de conséquence tourner le dos  à mon destin.

 

Or, pour mon bien, ces entités ne l’ont pas voulu, sachant que je commettais une erreur et comme je ne comprenais pas, ou encore ne voulais pas comprendre, elles m’ont envoyé des épreuves qui m’ont obligée à abandonner mon projet. Ce qui veut dire que si j’avais fait l’effort de raisonner avec bon sens et non de me laisser emporter par la passion qui anime une grande partie de mes actes et qui brouille mes raisonnements, je n’aurais pas eu à souffrir, ma belle fille n’aurait pas eu peur de moi, elle n’aurait pas monté son mari contre moi et beaucoup de chagrin de part et d’autre aurait été évité.

 

Ce qui pourrait paraitre comme étant une punition était tout simplement une leçon et  les pierres  sur lesquelles je trébuchais devaient me faire comprendre  que je n’étais pas sur la bonne route.

 

Je viens de comprendre cela, au moment où j’écris ces lignes (27/09/2012) mais je suis sure qu’ont été mis sur mon chemin des problèmes qui empêchaient la réalisation de mon projet qui n’était pas conforme à ce qui était prévu pour moi, projet que j’avais commencé à réaliser et que j’allais anéantir à cause d’un raisonnement humain dénué de toute réflexion spirituelle.

 

De penser ainsi, enfin ! me fait du bien car si on souffre pour une raison qui en vaut la peine, celle-ci devient moins difficile à supporter et avec le temps, elle devient un atout qui à permis de rester sur le chemin tracé qui est prévu pour nous.

 

Alors merci à vous que je ne connais pas mais que je sens si proches de moi d’être restés à mes côtés et de m’avoir permis de sentir votre présence dans les bons comme dans les mauvais moments.

 

 

 

 

 

 

EPILOGUE

 

La passagère du dernier train. 

 

 

 

Dans ce train qui roule à douce allure, elle regarde par les vitres le paysage défiler. Comme on le lui a conseillé, elle n’a pris avec elle qu’une petite valise dans laquelle elle a mis ses meilleurs souvenirs : deux têtes blondes, de bons danseurs, des voyages, des odeurs, des amis au pelage soyeux.

 

Elle ne sait pas combien de temps dure le voyage, il paraît que personne ne le sait, mais il ne faut pas qu’elle s’inquiète, il en va de même pour tous les voyageurs ; lorsqu’elle devra descendre on lui fera signe. Elle sera alors accueillie par ceux qui l’ont connue, par ceux qui l’ont aimée.

 

Avec eux, elle visitera sa nouvelle résidence, se familiarisera avec cette vie qui ne sera pas comme avant mais pourtant elle trouvera  la-bas des choses dont elle a toujours rêvé : la beauté,  l’harmonie.

 

Lorsqu’elle aura séjourné suffisamment dans ces lieux de délices, elle fera alors partie de ceux qui, à leur tour, accueilleront les prochains voyageurs pour leur souhaiter la  bienvenue et les aider à visiter leur nouvelle demeure.En attendant, il faut profiter du voyage, en laissant derrière soi ce qui n’a plus d’importance.

 

Elle vient de franchir une frontière, maintenant elle le sait, elle est partie pour un long voyage au bout duquel il y a la paix. Yaël

 

 

10/10/2012

Je dois tout d’abord remercier ceux et  celles qui ont  aimé me lire.


Je croyais que cet épisode de ma vie était enfoui à jamais et que la cicatrice était bien refermée et à peine visible mais il  n’en est rien, même si maintenant, je peux facilement contenir la tristesse qui m’envahie.


 Perdre ses enfants de cette façon n’est pas une réussite et la responsabilité qui m’incombe est certainement très grande mais je ne vois pas comment j’aurais pu faire autrement. Je me suis battue avec mes moyens qui n’étaient peut-être pas les bons mais qui étaient les seuls que je possédais.


Tout au long de cette re-lecture, je me suis dit que si une autre personne avait vécu la même vie, elle l’aurait surement ressentie et racontée différemment sans pour autant être une menteuse. C’est que tout simplement dans une vie, il n’y a pas une vérité mais des vérités.


Je me suis toujours sentie responsable de mes actes, mais pas pour autant coupable car ce sentiment ressemble trop à des menottes qui entravent et qui empêchent d’avancer.


Je n’ai rien fait et ne ferai rien pour essayer de renouer avec mes enfants car non seulement je n’en ressens pas le besoin mais en plus, je pense que ce serait une erreur ………..et là encore, si je me trompe, mes amis invisibles sauront bien me le dire.

 



10/10/2012
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