UNE VIE DE FEMME - 31 ème partie
L’année 1975 se termine, les enfants se sont mariés. Lorsqu’ils étaient chez moi ils m’avaient dit combien ils étaient tristes que je ne puisse venir pour la cérémonie mais ils savaient aussi que ma présence ne pourrait que nuire à son bon déroulement à cause de Guy et Nelly.
Alors, je leur avais parlé d’une chose très belle qui existe dans la religion juive : lors de certaines fêtes, on rajoute une assiette au nombre de convives pour l’éventuel voyageur ou mendiant qui viendrait à passer. Ce qu’ils pouvaient faire, c’était de mettre un couvert supplémentaire tout en racontant qu’il s’agissait d’un rite de Malaisie, mais eux, dans leur cœur, penseraient que je suis là. L’idée leur avait bien plu, mais pourtant j’apprendrai ensuite, qu’on n’avait pas pu faire ce petit geste car au dernier moment un invité réel s’était rajouté et « il n’y avait plus de place sur la table !!! » « on » aurait pu éviter de me le dire car je n’avais rien demandé, comme « on » aurait pu ne mettre qu’une soucoupe si on avait vraiment voulu faire ce geste, c’est du moins ce que j’aurais fait si j’avais été à leur place.
Mais pour moi l’essentiel c’est de les savoir heureux. Je n’ai jamais été ce genre de femme qui croit qu’une belle-fille lui pique automatiquement son fils et que par la suite, tout ce qui arrive est de sa faute ; j’ai toujours pensé au contraire que du moment que mon fils est heureux, c’est l’essentiel.
Nous allons d’ailleurs correspondre elle et moi quand Alexandre sera envoyé une autre fois à l’étranger. Elle me dira combien elle souffre de cette séparation et je lui écrirai des mots d’apaisement pour l’aider à patienter.
En 1996, Alexandre revenu en France est muté à Marseille pour s’occuper d’un chantier pendant plusieurs mois et Anne part le rejoindre.
C’est cette année là aussi que je vais faire la connaissance de Mirana.C’est une femme de mon âge, mariée, un grand fils, mais d’un milieu totalement différent de celui auquel j’appartiens car elle fait partie de l’élite intellectuelle, très aisée, connaissant beaucoup de monde, mais cette femme a su rester simple et pendant des années nous serons en contact régulier car nous partageons une même passion : les chats.
C’est par elle que je vais devenir bénévole à la « LLV »(laissez-les vivre) l’équivalent de la S.P.A. Ce genre d’association ne vit que grâce aux dons qui hélas ne suffisent pas alors, les bénévoles prennent les chatons non encore sevrés lorsque la mère est morte ou dans l’incapacité de les allaiter. Une annonce en permanence dans les journaux donne nos noms et téléphones et c’est par ce moyen qu’on arrive, quand tout va bien, à trouver des familles pour les petits lorsqu’ils arrivent à l’âge de 6 semaines.
Souvent ça marche très bien mais quelquefois, pas d’appels téléphoniques ou s’il y en a les gens n’ont pas les qualités requises pour adopter, alors les bébés grandissent chez le bénévole et ….. y restent. C’est comme cela que j’ai eu jusqu’à 32 chats à la maison. Et c’est beaucoup mais c’est aussi ce qui va me permettre d’apprendre comment soigner les bêtes car lorsqu’il y a un problème, la LLV envoie les « malades » chez le vétérinaire et quand les petits reviennent à la maison, avec un traitement, je serai très souvent en contact avec les différents soigneurs, je poserai beaucoup de questions concernant les maladies, les médicaments et les soins, je serai amenée à faire des piqures ce qui aura pour conséquence, lorsque je ne serai plus bénévole, de soigner mes bêtes sans trop de problèmes.mais aussi me permettre de faire face aux évènements qui vont survenir et dont je n’ai toujours pas compris la raison.
Cette même année, j’apprendrai aussi la mort de ma mère par un coup de téléphone de Bernard et je comprendrai aussi pourquoi elle à coupé les ponts avec mes enfants.
Bernard est un cousin que je ne connais pas. C’est l’un des fils de ma tante Marcelle, la sœur de ma mère retrouvée après 50 ans de séparation et que j’ai vue une fois. C’est elle aussi qui m’a incitée à me faire opérer puisqu’elle a la même chose que moi aux hanches.
Je ne sais pas comment les choses ont commencé, mais toujours est-il que Bernard s’est occupé de ma mère, d’abord en lui rendant visite, puis en lui rendant de petits services, et lorsque ma mère n’a plus été capable de vivre seule chez elle, c’est lui qui s’est occupé de vendre son appartement et de lui trouver une maison de retraite qui lui plaise.
Jusqu’ici il n’y a rien à redire, mais quand on apprend que 1) c’est lui qui a acheté l’appartement en viager et 2) qu’il a été couché sur le testament à part égal avec moi, on comprend que ma mère a certainement eu peur de mes réactions et à préféré couper les ponts y compris avec mes enfants de façon à ce que je ne découvre la vérité que lorsqu’elle ne serait plus.
je suis pas quelqu’un d’ intéressé. Elle avait parfaitement le droit de disposer de ses biens comme elle l’entend et si la loi fraçaise l’avait permis, elle aurait pu même me déshériter entièrement et je n’aurais rien dit et rien fait. Mais comme à ses yeux j’ai tous les défauts……
Nous approchons de 1997, cette année maudite. Si je pouvais la rayer du calendrier, je le ferais sans hésiter.
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