UNE VIE DE FEMME - 25 ème partie
Le gros problème que je rencontre dans mon métier c’est que m’occupant de personnes en fin de vie, je ne peux faire aucun plan ne sachant jamais combien de temps je vais travailler dans la place que je viens de trouver. Il m’est arrivé de ne faire que trois jours chez quelqu’un puis trois semaines chez un autre et comme les lois en la matière ne sont pas bien définies, je n’ai droit à aucune indemnités, c’est pourquoi le pense parfois m’orienter vers autre chose mais je ne sais pas quoi.
En France, les nouvelles ne sont pas très bonnes, Alexandre n’est pas heureux et n’attend qu’une chose, c’est de revenir me voir pour m’expliquer , les lettres entre nous ne passent presque plus, les miennes n’arrivent jamais et les siennes, uniquement s’il peut lui-même les poster mais comme souvent il n’a pas d’argent pour acheter le timbre …….
Un jour que nous arrivons à parler au téléphone, je lui demande de me fournir le numéro de téléphone de la maman d’une de ses amies de classe dont il me parle souvent, de façon à lui parler et voir ce que je peux organiser avec elle ; lorsque je reçois les coordonnées de la personne en question je lui téléphone. Nous convenons donc que d’une part, je vais lui envoyer un chèque pour les enveloppes et timbres dont alexandre à besoin, et d’autre part ,que le courrier que mon fils m’écrit sera posté par elle. Cette femme va beaucoup nous aider et va le payer très cher.
Iori et moi sommes devenues de très bonnes copines ; elle me raconte bien sûr comment les choses se passent avec Rhinco mais dans sa bouche, l’histoire prend un sens beaucoup plus beau ; Rhinco est fou amoureux d’elle, il ne peut plus faire grand chose mais sont narcissisme est si grand qu’il se prend pour un amant exceptionnel et elle le lui laisse croire. Assez souvent, nous allons danser dans cette boite qui se nomme « Or ve Aféla » ce qui veut dire « lumière et obscurité » La musique est très bonne, les danseurs aussi et petit à petit je deviens une habituée des lieux, jusqu’au jour ou je serai suffisamment sûre de moi pour y aller seule.
Aout 1984, Alexandre à presque 15 ans et il est avec moi pour un mois.Il a bien failli cette fois encore ne pas venir car son père trouve toujours un prétexte pour ne pas tenir ses engagements, mais devant le chagrin de l’enfant, au dernier moment il cède.
J’ai devant moi presque un homme, et là encore il lui faut quelque jours pour se détendre et redevenir lui-même et cette fois-ci les conversations sont sérieuses : il ne veut plus rester avec son père et Nelly, il en a marre d’être puni pour un rien, d’être traité comme un petit garçon, de plus son père boit de plus en plus et quand il est saoul, ses réactions sont désolantes, cela va de crier après tout et n’importe quoi en répétant 10 fois la même chose à vomir là où il se trouve et même quelquefois devant des invités.
Alors c’est décidé, je vais entreprendre les démarches pour récupérer la garde de mon fils. J’ai d’abord besoin d’une lettre de lui, lettre écrite et postée de France me demandant officiellement ce changement et expliquant le mieux possible ce qui le motive. Chez Fortuné, je trouve un ami avocat qui parle français et qui a fait toutes ses études avec un copain qui, diplôme en poche, est parti s’installer ……. dans la ville où habite le sieur Guy. Il accepte de s’occuper de l’affaire et m’indique tous les documents que je dois fournir pour mettre la procédure en route et ensuite réussir.
En premier lieu, je dois fournir la lettre de l’enfant et ma propre demande de changement. Je recevrai ensuite une convocation officielle du juge pour enfant et quand je viendrai au rendez-vous je devrai être munie de tous les documents prouvant que je suis citoyenne israëlienne, que j’ai gardé ma nationalité française, que j’ai du travail, un salaire, un compte en banque, le plus possible de références venant d’employeurs, commerçants, amis….indiquant qui je suis et comment je suis. Tous les documents devront être des originaux et ceux écrits autrement qu’en français seront traduits par un homme de loi assermenté auprès de l’ambassade de France en Israël.
Entre temps Alexandre doit retourner en France, se tenir le mieux possible de façon à ne pas géner la transaction et aussi, le pauvre chou, être très fort et tenir le coup quoi qu’il arrive. C’est là que la maman de la petite copine va être très utile car elle sera notre boite aux lettres ; sans elle nous ne serions arrivés à rien car à partir du moment ou Guy et Nelly ont su que j’allais redemander la garde ils ont cerné Alex à ce point qu’il ne pouvait plus faire un pas sans eux, il n’allait plus à l’école seul mais accompagné, on l’attendait à la sortie, le téléphone était interdit ce qui fait qu’au bout d’un moment les « parents » se sont demandés comment il se faisait que malgré tout, certaines informations arrivaient à passer. Quand ils le sauront, la brave femme qui nous aide passera un sale quart d’heure.
Je ne sais pas si je vais gagner mais je vais tout faire pour récupérer mon fils. La lutte est commencée.
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