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UNE VIE DE FEMME - 22 ème partie

 

 

 

 

 

Lors de mon passage à Paris, Guy m’a demandé de récupérer l’autorité parentale sur Alex car, m’explique-t-il,  il pourra ainsi toucher les allocations familiales et déduire une part de ces impots. De plus, il veut vendre l’appartement et me demande mon accord.

 

je veux préciser ici que je n’ai jamais changé quoi que ce soit sans en parler à mon fils et si pour cette requête comme pour celles qui suivront Alexandre m’avait dit « non » je n’aurais rien fait.

 

Alexandre se moque de ce qui est écrit sur les papiers, ce qu’il veut c’est, comme cela a été convenu, venir une fois par an en Israël et que je rentre en cours d’année en France de façon à ce que nous nous voyions au moins deux fois, les absences devant être plus ou moins comblées par des lettres et coup de fil de part et d’autre. ; comprenant la demande de Guy, je remplis les papiers pour le changement de garde et pour l’appartement.

 

J’aurais dû savoir, j’aurais dû me méfier mais ou bien trop occupée par mes nombreuses démarches, ou encore parce que le temps efface les souvenirs, je n’ai pas pensé que Guy nous jouerait un tour, c’est pourtant ce qu’il va faire. Une fois qu’il aura récupéré la garde de son fils il va complètement changer d’attitude envers lui, maintenant qu’il n’a plus rien à craindre de moi,  il devient ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un père dur, qui refuse, qui exige, qui punit et très vite je reçois par lettres et par téléphone des nouvelles d’un petit garçon en plein désarroi, qui ne comprend pas ce changement. Nelly, elle, suivra Guy dans cette même attitude, certaines lettres qui me sont destinées ne me parviendront jamais, certaines conversations téléhoniques seront coupées.

 

Mais je sais aussi que tout le temps que je serai touriste, je ne pourrai rien faire de sérieux car un juge ne me rendra pas mon fils, si je ne suis pas en position de force avec, citoyenneté, appartement, travail etc… alors je demande à Alexandre de patienter jusqu’aux grandes vacances et quand il sera avec moi, nous discuterons sérieusement du problème et essayerons de faire au mieux.

 

Cela fait un moment que je rumine le projet de me convertir mais comme je suis croyante et que je respecte D-ieu et les religions en général, je ne veux pas me servir de cette démarche pour régler mes problèmes. Cette conversion doit être exempte de tout raison matérialiste. Je dois donc réfléchir.

 

J’ai rencontré, par l’intermédiaire de Fortuné, l’employée de librairie, Geneviève, une femme qui a vécu à Paris en tant que petite fille pendant la deuxième guerre mondiale, qui a porté l’étoile jaune, mais qui a eu la grande chance de passer au travers des mailles du filet. A la libération, ses parents sont venus en Israël où elle y vit depuis. Lorsque je me suis confiée à elle, elle a parlé de moi à un grand rabbin qu’elle connaît très bien et qui parle français. Il me convoque et me demande de raconter mon histoire. Il va m’écouter pendant au moins une heure, sans m’interrompre, puis, lorsque j’ai terminé, il me dit que je peux aller en paix, il va arranger pour moi un rendez-vous avec l’école religieuse qui s’occupe des conversions.

 

Il vient de me donner sa bénédiction.

 

J’ai terminé l’oulpan, j’ai eu mon second diplôme, il m’arrive aussi de travailler (au noir) comme dame de compagnie dans des familles françaises ce qui m’aide bien sur le plan financier et j’attends la convocation promise et comme Fortuné vient de recevoir un logement social, elle me cède celui qu’elle occupe et pour lequel le bail court encore quelques mois.

 

J’ai aussi fait la connaissance de Jessy, une française, non juive, au départ, mariée à un israëlien et qui vient de se convertir pour valider son union. Elle me décrit les études comme très dures, la religion injuste, les profs méchants. Heureusement, cela ne m’influence pas, je me ferai mon opinion moi-même.

 

 Enfin la convocation arrive  et lorsque je me présente, je suis reçue très froidement et on me fait comprendre que les pressions faites pour m’accueillir ne sont pas appréciées mais que comme on ne peut pas aller contre, on m’accepte pour les cours, mais pour l’examen et les rites de la conversion, je devrai me débrouiller seule.

 

Heureusement, comme je ne sais pas ce que cela veut dire exactement, je ne me formalise pas plus que ça. On verra bien.

 

A la même époque je travaille (toujours au noir) chez une femme atteinte d’un cancer en phase terminal. Je fais le jour et je dispose de 3 heures par jour pour me rendre au cours, étudier et revenir juqu’à l’arrivée de Fortuné qui fait les nuits pour arrondir ses fins de mois. Nouvelle situation, nouveau défi, nouvelle aventure, le sort en est jeté. 

 



22/09/2012
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