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UNE VIE DE FEMME - 19 ème partie

 


Lorsque j’avais 18 ans et que j’ai découvert le peuple juif, je me posais beaucoup de questions sur ce qui était arrivé, sur la responsabilité des uns et des autres et surtout de ceux qui étaient en âge de comprendre à cette époque. Au travers de mes lectures, je me rendais compte qui si certains s’étaient bien conduits en cachant des juifs, en prenant des risques très souvent sans même réfléchir, beaucoup d’autres n’avaient rien dit, rien vu, rien fait et d’autres encore avaient dénoncé pour le simple plaisir.

 

Ce sont des histoires comme celles là qui vont me faire prendre conscience que nous sommes tous responsables, à des degrés différents certes, de ce qui se passe dans le monde et de la tournure que prennent les évènements ; en effet, imaginons une seconde qu’un grand nombre de personnes se soit élevé contre l’étoile jaune, les déportations, les camps de concentrations (car ON savait) beaucoup de choses n’auraient pas pu avoir lieu.

 

J’ai compris très jeune que pour être un être humain digne de ce nom, il fallait se laisser guider par sa conscience et uniquement par elle, car elle ne se trompe jamais et que lorsque l’on hésite entre plusieurs solutions, c’est en choisissant la plus difficile à mettre en pratique qu’on a le moins de risque de se tromper.

 

J’ai lu tout ce qui me tombait sous la main concernant ce sombre épisode de notre histoire,

J’ai questionné une foule de gens et forte de tout ce que j’avais entendu et compris, je me suis tracé une ligne de conduite très simple : se sentir toujours responsable de ce que l’on dit, de ce que l’on  pense, de ce que l’on fait  et ne pas en rejeter la faute sur autrui.

 

C’est aussi tout ce que j’ai découvert, qui m’a amenée à ressentir bien souvent un sentiment de culpabilité envers tous ces gens qui sont morts par notre silence. Dans la vie il y a deux sortes de responsabilités : responsabilité individuelle – responsabilité collective. Je suis française : beaucoup de français se sont mal conduits. Je suis chrétienne, beaucoup de catholiques ont mal agi envers leur prochain donc collectivement, je suis coupable et j’ai beaucoup de mal à vivre avec ça.

Je me suis mariée, j’ai eu des enfants, je suis partie vivre en Afrique, tout cela semble m’avoir fait oublier ce qui est dit plus haut ; pourtant il n’en n’est rien ; toutes ces années ont été jalonnées de faits et d’histoires qui me ramenaient toujours à ce sujet.

 

Maintenant que je suis dans l’expectative, que je ne sais pas trop quoi faire de ma vie et que je repense à lui, une petite idée germe dans mon esprit.

 

Guy vient de rentrer d’Afrique avec Nelly. Tout naturellement il est parti s’installer dans sa ville natale où il a retrouvé des copains de classes qui eux aussi ont bien réussi, l’un d’eux est secrétaire de Mairie, un autre architecte, ce qui va bien l’aider à faire son trou dans cette société d’élite, surtout que le Monsieur est revenu avec beaucoup d’argent, ce qui aide à en imposer. En quelques mois, il va avoir villa et acheter des terrains sur lesquels certaines maisons ont été construites mais qui sont à rénover selon le style de la région qui est classée.

 

Quelle que soit sa réussite, guy est, d’après moi, un homme malheureux qui n’a jamais su apprécier ce que la vie lui a donné, qui n’a jamais su construire dans la joie, une vie qui lui plaisait. Guy est « vide » de l’intérieur.

 

Comme ce livre est dédié à mes fils et à pour but de leur faire comprendre ce que moi je crois avoir compris, je leur dirai ceci :

 

-un homme qui boit parcequ’il a eu une bonne journée –

-un homme qui boit parce qu’il a eu une mauvaise  journée

-un homme qui boit parcequ’il ne s’est rien passé

est un homme qui boit ; les raisons ne sont que des prétextes

-un homme qui est socialiste aujourd’hui

-un homme qui est de droite le lendemain

-un homme qui ne sera ni l’un ni l’autre plus tard

 

est un homme qui n’a pas de personnalité, pas d’opinion propre et qui comme un caméléon change de couleur en fonction du milieu dans lequel il se trouve.C’est un homme désabusé, blasé et c’est très triste.

 

GUY A PREFERE REUSSIR DANS LA VIE PLUTOT QUE REUSSIR SA VIE  ET LE PLUS TRISTE ENCORE C’ EST QU’ALEXANDRE EST COMME LUI.

 

Cette même année, mon amie Linda a perdu sa petite fille Christine dans un accident de voiture. Je ne comprendrai jamais comment cette femme a fait pour rester aussi digne devant ce qui est le pire pour une mère : perdre son enfant pas plus que je ne comprendrai pourquoi j’ai été aussi peu présente à ses côtés. C’est vrai qu’elle était très entourée mais quand même, j’aurai dû la soutenir davantage elle qui avait fait tant pour moi. Nous n’en avons jamais parlé mais puisqu’elle lira ces lignes, je voudrais qu’elle me dise ce qu’elle a ressenti alors et si elle m’a pardonnée.

 

David semble se plaire à l’armée, il écrit quelquefois des petits mots ; je me prends à espérer que peut être nous avons trouvé la solution à une partie de ses problèmes.

 

Alexandre est ravi de savoir que son père est rentré ans et ne comprend pas très bien pourquoi il ne l’a pas encore vu, étant donné qu’ils sont séparés depuis près de deux ans C’est tout simplement parce que 400 kms nous séparent et que revenir, se réinstaller, prend énormément de temps.

 

Dans un premier temps, j’ai décidé de ne pas rechercher de travail, ce qui me gênerait pour prendre une décision si par hasard j’en trouvais. Et là, le destin va me faire un petit clin d’œil .

Un jour je trouve dans ma boite aux lettres une carte postale signée Levy ce qui m’étonne car il n’écrit que des lettres. Le texte aussi me paraît bizarre. « Chère Jeannine je me souviens de ton visage, de tes beaux yeux cachés par tes lunettes, je n’ai rien oublié. Signé Levy » suivi d’un numéro de boite postale différent de celui du Levy que je connais mais par contre la ville est la même. Très intriguée, je décide de répondre en demandant à la personne qui m’écrit qui elle est et où m’a-t-elle connue ? La réponse est sybilline « je fais de fréquents voyages en France et à mon prochain passage je vous dirai tout. Donnez-moi votre Numéro de téléphone pour que je vous appelle une fois arrivé à Paris ».

 

Dans cette histoire il y a deux Levy : Levy Navon, celui que je connais, et Levy Schlomo, celui qui m’écrit des cartes postales. Un jour, une lettre que j’ai envoyée au premier Levy a été mise par le facteur, et par erreur dans le Boite postale de l’autre Levy. Ce dernier n’a pas ouvert l’enveloppe mais il a noté mon adresse écrite au dos et a relevé les coordonnées du destinatiare qui porte le même nom que lui. La ville  dans laquelle ces deux hommes habitent est petite et tout le monde connaît tout le monde plus ou moins. Schlomo sait que Navon travaille à la compagnie d’électricité et là bas il a un ami qui y travaille ; il demande donc à ce dernier d’enquêter pour savoir qui est cette parisienne qui écrit  à Levy Navon. L’homme se renseigne, Levy a mis ma photo sur son bureau, voilà l’histoire.

 

Schlomo est un personnage assez important dans la communauté israëlienne et il s’occupe principalement des nouveaux immigrants.Mais il y a chez lui quelque chose qui me déplait, c’est assez indéfinissable et seule une femme peut ressentir cela,aussi, lorsqu’il me rend visite,je vois dans son regard quelque chose de malsain, un peu comme s’il me déshabillait quand il me regarde. Ses mains me frolent un peu trop aussi et comme par inadvertance. Mais comme d’un autre côté le plan que j’ai en tête est de plus en plus clair, si je le réalise, j’aurai besoin d’aide et justement ce Levy là pourra m’aider.

 

Nous sommes en Janvier 1981 je dois prendre ma décision assez vite maintenant.

 



19/09/2012
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