animaux, humour,histoire,mystique,poèmes,contes,bric à brac

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UNE VIE DE FEMME - 17 ème partie

 

 

 

 

 

Après deux jours passés à la maison pour leur permettre de récupérer de la fatigue du voyage, Nous sommes prêts, Levy, les enfants et moi à entamer notre périple d’une dizaine de jours.Nous passons par Genève et nous allons d’abord en Hollande. Quel joli pays !, des fleurs aux fenêtres, des rideaux de dentelle, de gros pavés dans des ruelles tortueuses. A Amsterdam, nous visitons la maison d’Anne Frank Puis, nous parcourons la ville en bateau. Ensuite, nous nous rendons en Allemagne, à Dachau pour apprendre aux trois petits Israëliens l’histoire de leurs grands-parents et leur fin dans les camps d’extermination. Nous terminons notre voyage par l’Angleterre avec une demi-journée en Ecosse et c’est à l’ aéroport de Whistroh que nous sous séparons, avec la promesse de continuer à nous écrire.

 

Début Octobre, j’ai trouvé du travail dans une société de vente de pièces électroniques de haute technologie. Le Directeur général est jeune, mon bureau se trouve près du sien et en dehors de mon propre boulot de responsable administrative chargée du parc à voitures et de l’approvisonnement des founitures de bureau, je tape aussi son courrier.

 

J’aime beaucoup ce nouvel emploi mais au bout de trois semaines, le 26 octobre, jour de mon anniversaire, je tombe et me casse la jambe, deux fractures, tibia et péroné et comme je ne veux pas perdre cette place,  après l’opération et avec l’accord du chirurgien, j’irai travailler en fauteuil roulant.

 

C’est aussi à cette période que je vais apprendre, à mes dépens, à faire des piqures. Etant donné que je suis la plupart du temps assise, la phlébite me guette et je dois avoir une piqure chaque jour dans le ventre pour diluer le sang. L’infirmière qui vient chaque jour chez moi est très désagréable, ne supportant pas d’attendre que j’ouvre la porte; fatiguée de sa sale gueule et de ses propos acerbes, je décide un jour de me faire moi même cette injection et lorsque je vois que j’en suis capable j’annule ses visites auprès du service auquel elle appartient, sans oublier de raconter pourquoi.

 

Plus tard, lorsque je serai une maman chat qui s’occupera de plus de 30  matous dont certains sont malades, je serai bien contente d’avoir appris cette manipulation.

 

Guérie et sur pieds, je retourne sans fauteuil travailler mais hélas la joie est de courte durée car le Directeur si sympa est muté aux U.S.A. et en attendant la venue d’un nouveau dirigeant, ce sont les chefs des différents services qui vont prendre la relève.

 

Aucun d’eux n’a l’envergure du précédent responsable et c’est à coup de mesquineries qu’ils vont jouer au petits maitres. Des petits chefaillons de ce genre, je connais très bien car ils pullulaient à Abidjan. Ils n’ont jamais aimé la liberté qui m’a été donnée à mon poste et ont décidé d’y mettre fin.

Ma méthode est la suivante : tout ordre qui n’est pas confirmé par écrit n’en est pas un et comme ils ne peuvent pas le faire car leurs prérogatives ne vont pas jusqu’au là, ils assistent impuissants à mon entêtement.

 

J’ai décidé que je ne continuerai pas dans une telle ambiance mais je vais tout faire pour me faire virer  et comme ce ne sera pas pour faute professionnelle, je toucherai tous mes droits auquels s’ajoutent 3 mois de préavis car je suis cadre, que je n’aurai pas à effectuer.

 

L’école a repris, pour Alexandre, là où il allait quand il était petit et qui se trouve près de la maison, et David à Vaujours dans son école d’horticulture.

 

Les choses vont malheureusement se gâter et dans le courant de l’année 1980 il est renvoyé par le même directeur qui pourtant à énormément fait pour lui. Quand je  demande à cet homme pourquoi, il refuse de me répondre, je ne saurai donc jamais la raison mais je pense que pour en arriver à une telle décision, cela devait être très grave.

 

David va alors travailler et recevoir son premier salaire qu’il va engloutir en quelques jours. Devant une telle dilapidation, je décide de lui demander une participation aux frais de la maison avec l’intention cachée de mettre les sommes de côté pour les lui rendre lorsqu’il quittera la maison pour voler de ses propres ailes.

C’est l’époque des « CB » (citizen band) c’est une espèce de radio à longue portée qui utilise une grande antenne pour porter loin. il faut laisser la fenêtre grande ouverte même l’hiver, pendant que moi, je paie les quittances de gaz, donc nouvelles altercations, Alexandre partageant la même chambre que lui, ne peut plus faire ses devoirs à cause du froid et du désordre. Nouvelles disputes et puis un jour que je passe près de la chambre, j’entends David dire à son frère d’une voix que je n’oublierai jamais « toi ! un jour je vais te tuer » et la situation va en empirant. Il perd son travail, puis en retrouve un autre et il arrive à ses 18 ans. Il est majeur, il ne se sent plus alors, la mort dans l’âme, je lui dis de partir dès que possible et quand je vois qu’il ne cherche pas je précise la date de son départ.

Trois semaines passent et un jour une employée de ma banque m’appelle pour me signaler que mon fils, qui est à la même banque, est à découvert de près de 1000 francs, qui vont très vite doubler et bien que je ne sois pas responsable de ses dettes, car il est majeur, je m’inquiète pour lui mais voilà je ne sais pas où il est. J’en parle à Linda qui elle, sait. Elle l’a accueilli chez elle quelques jours jusqu’à ce qu’il lui donne sa nouvelle adresse.

Monsieur David est devant moi, il a cru que libre il allait pourvoir faire tout ce qu’il veut, il a rencontré un type qui a une voiture mais pas d’argent alors david fait des chèques. Pour la première fois je ne prends plus de gant avec lui et je lui demande s’il est fier de sa nouvelle vie qui va le conduire tout droit en prison. Il baisse la tête et ne répond pas. Alors nous allons commencer à nous rendre dans les stations services et je vais payer et récupérér les chèques sans provision lui évitant ainsi les plaintes contre lui. C’est alors que je vais lui signifier que c’est la dernière fois que je l’aide.Enfin je lui donne un conseil : devancer l’appel pour avoir où aller et aussi avoir le temps de réfléchir comment il va diriger sa vie. C’est ce qu’il va faire et contre toute attente va être pris dans la gendarmerie.

 



17/09/2012
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