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UNE VIE DE FEMME - 11 ème partie

 

 

Voici un an que nous sommes arrivés à Abidjan les enfants et moi. Dans le contrat des expatriés, il est prévu de fournir un billet d’avion aller et retour pour chaque membre de la famille après 15 mois de séjour, Guy étant arrivé en Mars de l’année précédente, rentre un jour à la maison avec 4 billets qu’il jette sur la table. Les enfants vont partir pour deux mois chez les grands- parents paternels, les deux billets restants sont rangés, celui du mari dans l’armoire, et le mien déposé à la banque dans un coffre ouvert à mon nom.


Car j’ai un plan. Je veux que Guy parte afin que je me retouve seule, comme je l’étais en France, ceci afin de réfléchir à la meilleure décision à prendre pour mettre fin à cette situation qui a suffisamment duré.


 Il est arrivé parfois, durant les derniers mois, que le mari volage fasse des petits travaux d’approche, un sourire, une main sur l’épaule quand il passe auprès de moi. Lui aussi a un plan : ce que je découvrirai plus tard, c’est que sa maitresse, n’ayant pas supporté de partager son amant avec la légitime, a préféré quitter l’Afrique et est partie en Angleterre, ce qui explique que Casanova, n’ayant plus personne à qui faire la cour, rentrait si tôt dans la nuit et essayait de temps en temps de se rapprocher, espérant peut-être recoller les morceaux.

 

Aussi un soir, il me demande :

« Où veux-tu aller en vacances ? »

« tu vas où tu veux, moi je reste »


 voilà le dernier round vient de démarrer. Je ne partirai pas avec lui,

 

Je veux me retrouver seule pour prendre ma décision en toute tranquilité à savoir : divorcer, et là, Monsieur se fache ; il a oublié tout le passé, tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit pour ne se rappeler que de l’instant présent et de ce qu’il désire, Lui , alors je lui explique qu’en plus de ce que je viens de lui dire, je veux profiter de ces deux mois durant lesquels les enfants ne sont pas là, je veux m’amuser, sortir et si je rencontre des hommes qui me plaisent, passer un moment avec eux et là, il explose le «  macho »-


« et j’aurai l’air de quoi moi quand je reviendrai de congés ? »-


« d’un cocu comme je l’ai été moi-même, cela fait mal mais crois -moi, on n’en meurt pas. »

 

Il est dingue, je crois qu’il va me frapper mais il se retient et garde ses gnons pour celle qu’il épousera plus tard, sa maitresse actuelle.

 

 Le ballon de baudruche s’est dégonflé comme quoi, une grande gueule oui, mais à part ça……...


 Il est de coutume, dans presque toutes les familles, qu’avant le départ de l’épouse et des enfants, le couple invite les amis et connaissances afin de fêter l’évènement. Après le départ de la marmaille, et comme il reste des plats à finir, le nouveau célibataire invite à son tour copains et copines et la soirée se termine généralement en boite de nuit et comme à Abidjan tout le monde connaît tout le monde  il se trouve que Guy et moi, nous nous retrouvons chez la même personne, invités par des amis différents.


Plus tard, nous allons en boite ; cela fait des lustres que je n’ai pas dansé, que je ne me suis pas amusée, alors quand on me tape discrètement sur l’épaule, j’accepte l’invitation. Un Ivoirien vient de m’inviter, habillé avec élégance, excellent danseur, je passe un très bon moment puis je regagne ma place et lorsque un peu plus tard, le même homme vient à nouveau pour m’inviter et que j’accepte, à peine levée de mon siège, j’entends dans mon dos un « NON » crié à tue tête. C’est Guy qui n’en peut plus. Comme tous les petits blancs, il déteste les noirs, alors devant un tel tableau (son épouse dans les bras d’un nègre) il hurle.


 De retour à la maison, il m’insulte comme il sait si bien le faire : salope, vicieuse, connasse mais moi je m’en fous, sans le vouloir je viens de me venger (de commencer seulement) et…. Je jubile.


L’homme qui va occuper ma vie pendant des années s’appelle « PAULIN »

 

 Guy est parti en vacances, seul ; il recevra chez ses parents une lettre de moi lui faisant part de mon intention de divorcer, je lui préciserai également que je reste dans la villa jusqu’à son retour et que dès qu’il sera revenu, je partirai habiter ailleurs, j’ai d’ailleurs trouvé un petit 2 pièces qui fera très bien l’affaire.Sans l’avoir prémédité, Paulin qui a eu des ennuis et à perdu son logement viendra habiter chez moi, afin de le dépanner.

 

 Guy est revenu, un mercredi (comme moi) à 5h30 du matin (comme moi) je suis allée le chercher à l’aéroport et de retour à la villa, je prends ma valise et m’apprête à partir, c’est alors qu’il m’annonce que les enfants restent avec lui. Ca !  je ne l’avais pas prévu, Guy n’ayant jamais été un père attentif je croyais qu’il était plus que normal de penser que les enfants venaient avec moi. C’est en fait un moyen pour me retenir mais je ne cède pas, je pars.


 Très vite le père est dépassé par les évènements, Alexandre à recommencé à faire pipî au lit, il refuse de manger, il hurle et se roule par terre et un jour, n’y tenant plus, Guy me rend les gosses qui iront déjeuner chez leur papa, car l’école est à côté de la villa et viendront le soir chez moi. Les week-end seront partagés entre nous. 


J’entame la procédure de divorce. En quelques mois, l’affaire est réglée, Guy « hérite » de l ‘autorité parentale pour David et moi d’Alexandre qui n’a que 4 ans.


 David va de plus en plus mal et maintenant qu’il se partage entre deux maisons il peut jouer sur deux tableaux et raconter ce qu’il veut quand il veut, comme il veut.

 

J’ai parmi mes connaissances, une femme graphologue et je lui demande un jour d’analyser l’écriture de l’enfant. Le verdict est sévère : paranoïa, début de schizophrénie, tendance au mensonge, affabulation, dissimulation et en résumé, elle nous conseille, du fait que nous n’avons pas été capables de lui donner une famille qui lui convienne, de le placer chez des étrangers, éducateurs, pour qu’il commence ailleurs une nouvelle vie sur des bases plus stables.

 

C’est ainsi que David va partir dans une famille suisse, trouvée par cette même graphologue qui connaît bien ce pays.

 

Que croyez-vous qu’il arrivât ? très simple, le temps de plaire, de s’habituer aux lieux, aux habitants, aux habitudes de chacun et le cirque va recommencer mais là certainement encore plus grave car David sera envoyé dans une école, toujours en Suisse qui reçoit des enfants dont les parents sont à l’étranger, et cela sans même nous avertir du changement. Nous le saurons quand le directeur de ladite école nous enverra la facture.


 Qu’est-ce que David à fait ? pourquoi ne nous a-t-on pas prévenus ? …….


 Et dans cette école pourtant spécialisée, pensez-vous que cela ira mieux ? faut pas rêver……

 

Alexandre lui, ça va, ce n’est pas un génie en ce qui concerne les études mais passée la période des « pourquoi » et des « non », il est très gentil et surtout serviable, mais plus que tout, il fait tout son possible pour être bien avec tout le monde, très conciliant trop même, il ne faut pas se fâcher, il ne faut pas faire de vagues et c’est hélas un trait de caractère qui va se renforcer en grandissant jusqu’à, dans certaines circonstances, en faire une sorte de pantin dans les mains de celui ou celle qui tire les ficelles.

 

Mais on n’en est pas encore là.

 


 épisodes précédents : 



11/09/2012
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