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Dans ma vie j’ai pas mal voyagé à l’étranger  et j‘ai eu souvent affaire avec les ambassades et les consulats et croyez-moi, après plus de 30 ans rien à changer ; c’est toujours le même genre de personnes qui vous reçoit et qui….. vous sert.

C’est vrai aussi que je vis dans un pays  où la paix, comme l’horizon, recule au fur et à mesure qu’on avance et qu’on peut à tout moment craindre, bombes, attentats, etc…..mais comme cela faisait un an que je n’avais pas eu besoin de leur service je ne me doutais pas que j’allais rentrer, non pas dans un bâtiment normal, mais plutôt dans un bunker.

En sortant de l’ascenseur, un petit couloir avec tout au bout une porte vitrée (surement blindée) lorsque le gardien nous aperçoit, il ouvre la porte et nous fait entrer un par un, nous fouille, et si tout est OK nous ouvre une autre porte pour continuer notre visite, après quoi il reçoit le suivant etc….

Après  lui avoir remis ma bombe de gaz lacrymogène,  il me permet d’avancer un peu plus et je me retrouve devant un comptoir  protégé par des vitres,  elles aussi surement blindées derrière lesquelles  se trouvent deux employés chargés de …. nous recevoir.

Le personnel des ambassades à ceci de particulier qu’on peut le reconnaitre à 100 mètres sans se tromper : un sourire figé, un regard condescendant, avec  affichage d’un air très supérieur et avec une bouche en cul de poule qui murmure : « que puis-je pour vous Mâdâme ?????

Moi je suis de plus en plus crispée car  je sais que mes demandes vont faire l’effet d’une bombe à cause du nombre de documents dont j’ai besoin : 5 certificats de domicile et de vie demandés par les caisses françaises qui me versent ma retraite, soit un très gros travail pour le poignet de celui qui me reçoit, mais le problème supplémentaire c’est que l’une des caisses m’envoie ses documents à mon nom de femme mariée alors que je suis divorcée depuis 35 ans  et alors que tous les autres  documents sont établis eux, à mon nom de jeune fille et je  n’ai qu’une crainte, c’est qu’on me prenne pour une usurpatrice car je ne peux pas prouver une de mes identités.

Heureusement les qualités inhérentes à ce genre de personnage sont telles, qu’aveuglés par leur suffisance et certains de ne jamais commettre d’erreurs ils écrivent et signent tout sans même réfléchir et donc, cette année encore, j’ai obtenu des documents avec deux identités différentes sans que cela ne pose aucun problème.

Un couple de personnes agées qui étaient après moi a eu beaucoup moins de chance car on l'a prié de retourner chez lui et de prendre rendez vous avec la personne qu’il voulait voir, celle-ci ne recevant que deux fois par semaine car « surbookée » Ces braves personnes n’avaient pas comme moi eu besoin de 4 autobus pour parcourir quelques kilomètres mais ils venaient toute de même d’une ville qui se situe à au moins 300 kms du consulat.

Hier j’étais flapie mais contente d’avoir maintenant un an pour me remettre de mes émotions.