Quand les hommes sont fous, les enfants en font les frais
Assise sur un banc au premier rang de la classe, mains nouées, regard fixe, elle chante du bout des lèvres les refrains d’une chanson à vocation pédagogique. À 8 ans, Dil Shan ne peut pourtant pas aller à l'école comme les autres petites filles de son âge.
Réfugiée comme plus de 10 000 personnes dans le camp boueux de Dar Paing, à quelques kilomètres de Sittwe, elle participe en fait à une session de sensibilisation à l’hygiène organisée par une équipe nationale de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.
" Je suis orpheline, je m’occupe de mes trois frères et sœurs, dit-elle timidement. Nous vivons ici à Dar Paing depuis 8 mois, seuls, tous les 4, dans cet abri qu'on nous a donné, avec comme seuls biens ce que nous a distribué SOLIDARITÉS INTERNATIONAL : des nattes, des couvertures, des ustensiles de cuisine. "
Suite aux 2 vagues successives d'affrontements avec la communauté bouddhiste en juin et octobre 2012, plus de 140 000 Rohingyas vivent comme elle dans des camps éparpillés près de la frontière du Bangladesh. Déjà privés de nationalité et de tous les droits depuis une loi de 1982, ils ont vu en 2012 leur maison brûler, leurs moyens de subsistance détruits, leur vie quotidienne bouleversée. 200 personnes ont même été tuées. Si les rescapés ont échappé à la mort, ils dépendent désormais entièrement de l'aide humanitaire. " Notre vie se limite désormais à ces camps où nous avons été forcés de nous installer ", lâche Dil Shan.
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