Poème : la misère
Misère
Cet homme au pantalon tout crotté,
Gueule sa misère à ces faces boursoufflées,
Cet homme a trop trimé,
Cet homme a trop aimé,
Aimé cette race de chiens enragés,
De ses semelles flasques à son chapeau trouvé,
Mais où est donc sa place parmi ces embouchés,
La larme à l'œil,
La bave aux lèvres,
Il porte déjà son deuil,
Comme un enfant porte la fièvre,
Le sang lui monte aux joues,
Lui bouffe la cervelle,
Comme le désespoir d'un fou,
Comme un cauchemars au réveil,
Cet homme est trop flou,
Cet homme est trop naturel,
Et voilà que la rage l'empoigne,
Le broie comme un pantin,
Que Dieu lui en témoigne,
Et en appelle à ses Saints,
Ne voit-il pas que cet homme crève comme un chien,
Ne pourrait-il de son ciel,
Ne lui tendre qu'une main ?
Mais la fin d'un homme que l'on a trop mouché,
Passe inaperçue comme un oiseau blessé,
De leur pognon d'azur ils préfèrent se gaver,
A s'en faire claquer la panse, à se croire médaillés,
Si mes propos vous dérangent,
Vous pouvez les passer,
Mais D-ieu que c'est triste de le voir plié,
Entre deux couches de vie déjà toute rapiécée.
Auteur (KG 22/10/1990)
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