NE JAMAIS OUBLIER
En Israël, les fêtes gaies ou tristes commencent le soir à l’apparition de la première étoile pour se terminer le lendemain soir.
Depuis hier, c’est pour nous la « journée du souvenir » de ces quelques six millions de juifs qui ont péri sous le nazisme et aux héros qui ont combattu pour libérer le ghetto de Varsovie en Avril 1943.
Les sirènes ont retenti à 10 heures précises et pendant deux minutes, tout s’est arrêté ; on descend de voiture et on prie pour les victimes.
A la radio des chansons douces qui dureront jusqu'à l’apparition de la première étoile qui marquera le début d’un nouveau jour.
traduction de la chanson de Hannah Sénech, tuée par les Allemands à l'âge de 23 ans :
"Mon D-ieu, mon D-ieu que jamais ne cessent :
Le sable et la mer,
Le murmure de l'eau
L'éclair dans le ciel
La prière de l'homme.
En France, comme chaque année, une lecture publique des noms des déportés juifs de France aura lieu ce 19 avril 2012 Place des Terreaux à Lyon et il y sera plus particulièrement question de l’histoire du camp de Rawa-Ruska Que Winston churchill appela « le camp de la mort lente » ou encore « le camp de la goutte d’eau ».
Tous les prisonniers étaient officiers dans l’armée française, médecins, pharmaciens et prisonniers de guerre transférés début avril 1942 dans ce camp de représailles. Il y avait aussi des belges réfractaires, saboteurs, récidivistes des évasions et qui n’avaient pas abandonné l’idée de se battre par tous les moyens.
Ce camp était à l’image de la perversité des nazis qui n’avaient prévu qu’un seul robinet d’eau (non potable) pour les besoins de milliers de prisonniers (jusqu'à 15.000) et qui était implanté sur un marécage infesté de moustiques.
Situé à la frontière polonaise, à l’une des pointes du triangle de la mort, ce territoire étant soviétique il échappait aux accords de Genève protégeant les prisonniers de guerre. Et c’est pour la même raison qu’après la guerre, le camp n’a pas été enregistré dans la liste officielle des camps de concentration, déportation représailles et extermination.
-Camp de détention de prisonniers de guerre russes battus à mort par des gardes ukrainiens ou passés systématiquement par les armes pour faire de la place aux nouveaux arrivants
-Camp de représailles pour les prisonniers de guerre français et belges, affamés, assoiffés ne possédant qu’une seule couche de guenilles, soumis à des travaux forcés dans le but de les faire mourir d’épuisement.
-Camp d’expérimentation pour déterminer la ration calorique minimale nécessaire pour maintenir un individu en vie.
-Camp de concentration et d’extermination pour les juifs des environs qui une fois dépouillés de leurs vêtements étaient condamnés à mourir lentement d’épuisement, de faim, de soif ou de froid entre les barbelés qui les encerclaient, devant les yeux horrifiés des prisonniers de guerre impuissants, parqués dans l’enclos voisin.
EN UN MOT, ON LAISSAIT FAIRE LA NATURE.
En temps de paix, beaucoup d’hommes se laissent aller aux jugements hâtifs, le ventre plein, refaisant le monde, mais lorsque l’être humain est confronté à l’impossible et à l’ignoble, il semblerait qu’alors se réveille en lui un instinct de survie peut-être mais aussi qui transcende la compréhension intrinsèque de la chose vécue et qui le pousse à se surpasser.
Dans la « pharmacie » installée pour répondre aux exigences des conventions de Genève, pas de pansement, pas de médicament, pas d’instruments chirurgicaux alors l’ingéniosité de ces hommes démunis de tout s’est mise en marche et c’est dans la préhistoire qu’ils allèrent chercher les médicaments oubliés depuis longtemps : Argile, charbon de bois, urine, neige, bourgeons de sapin, écorce de saule le tout récolté lors des corvées en prenant tous les risques sans oublier d’ajouter les paroles de réconfort et la compassion qui redonnent courage aux plus faibles.
Le responsable du camp mécontent d’un tel succès fit transférer le premier groupe dans d’autres camps mais ceux qui les remplacèrent firent de même et avec le même courage et ils sont restés dans la mémoire des survivants comme « l’honneur de leur profession ».
Ces noms ne doivent pas sombrer dans l’oubli et c’est pourquoi ils figurent ici :
André Aurengo, René Barbot, Sylvain Binn, Jean Catteau, Serge Chambert, Chartres, Francis Cloez, Jacques Dedieu, René Faivre, Fergis, Henri Frappier, Jean Garrigau, Jerôme Guérin, Robert Guiguet, Charles Hervy, Philippe Jagerschmidt, Robert Kany, Lacoste, Henri Lanussé (qui s'est évadé), G. Lardy, Oscar Lievain, Gustave Martinache, Painblanc, Louis Prost, Rhodez, Souffron, Seillier, Louis Stervinou, Velluz, Zwahlen.
Pour en savoir plus :
www.rawa-ruska.net (historique du camp de Rawa-Ruska)
extrait modifié de Sarah Oling.
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