LES PERIPETIES DE LA MERE FEE-LINE
Depuis des années maintenant, je ne sors jamais sans avoir préalablement accroché autour de mon cou un appareil qui projette du gaz lacrymogène au cas où…. Pourquoi ? mais parce que voici des années, ma propriétaire qui ne pouvait pas me sentir me faisait mille misères et comme nous habitions le même immeuble, elle risquait à tout moment de me pousser dans les escaliers, une chute que je ne pouvais pas me permettre vu la fragilité de mon ossature, alors ce truc bien en vue sur ma poitrine ne pouvait que freiner ses ardeurs belliqueuses.
En quinze ans, j’ai bien dû changer 4 fois d’appareil sans jamais m’en servir et au bout d’un certain temps je me pose toujours la question de savoir si, dans le cas où j’en aurais l’utilité, ce qu’il contient est encore d’actualité.
Aujourd’hui, je suis sortie pour faire des analyses et chemin faisant, l’appareil s’est détaché de son cordon ; en le ramassant j’ai décidé d’appuyer sur le capuchon pour extraire une petite pichenette et vérifier ainsi l’état de l’engin car imaginez que si un jour je m’en sers mais qu’il n’a aucun effet, c’est pour le coup que l’homme incriminé redoublera de fureur et….. me tuera.
Ce que je n’avais pas prévu c’est que le vent me renverrait le gaz en pleine figure et dans les secondes qui ont suivi je me suis mise à éternuer sans pouvoir m’arrêter, pleurant à qui mieux mieux à tel point qu’il m’était impossible de monter dans l’autobus sans postillonner un peu partout.
Au bout d’un temps qui m’a paru très long, j’ai repris figure humaine et sans plus y penser, arrivée à la maison, je vaque à mes occupations quand tout à coup, je sens que du poivre vient de me rentrer dans les yeux, tout simplement parce que j’ai oublié de me laver les mains et que je continue à balader ce maudit gaz non seulement sur ce que je touche mais également dans l’air que je respire.
Bien sûr que les choses ont fini par se tasser mais au moins j’ai une certitude, même vieux, le gaz lacrymogène est encore bien valide et celui qui le recevra en pleine poire se souviendra longtemps de moi. Mais j’ai aussi une nouvelle question : si l’agression se produit dans un autobus (lieu fermé) ce sont tous les passagers qui vont en respirer et qui vont se mettre à tousser et crachoter et comme ils seront très mécontents, ce sont eux qui risquent de se ruer sur moi pour me tabasser, alors qu’est ce que je fais ? je laisse le violeur violer, l’assassin assassiner, ou bien je me dévoue et sacrifie ma vie pour des gens qui en général n’en valent pas la peine ?
Je vais y réfléchir., mais en attendant, que feriez-vous à ma place ?
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 73 autres membres