je suis morte mais je voulais parler
"suite à la lettre de la vache joséphine, voici une
Autre lettre, d'une vache d'un troupeau martyr dans
Mon département que nous n'avons pu qu'euthanasier
en douceur puisqu'au bout de ses fonctions vitales...
Précisons que de nombreux troupeaux subissent
Ces maltraitances graves partout en France, constamment!"
je souhaite enfoncer le clou éleveurs pourris :
"Je vous écris. Je suis morte.de faim, lentement, interminablement...Car la faim,
tout le temps, c'est un terrible tourment puis vient la faiblesse, les jambes
qui tremblent, plus aucune force, alors je suis tombée,trop faible pour me relever...
Je sais que rester par terre et dans l'eau, la boue et le froid, je vais mourir : aussi
me suis-je désespérement débattue longtemps (deux jours...),et le sol porte
encore la trace du labourage de mon corps et mes pauvres jambes qui ont
gratté,gratté.....Puis, on se laisse aller, on souffre très fort : ankylose, coeur
écrasé, reins qui se bloquent,très douloureux, soif intense...
Mes yeux se sont exorbités, j'ai si mal, j'ai si froid,que maintenant tout
mon corps tremble avec des secousses,et je ne COMPRENDS pas...
J'en ai vu ainsi, tous les hivers, plein d'autres mourir comme moi, parfois ça
durait plusieurs jours. Les petits veaux aussi, transparents de faiblesse,
avec parfois leurs mères qui n'avaient même plus de lait, ou bien
plantés à côté d'elle alors qu'elle était déja morte,et qui appelaient....
Pourtant, notre propriétaire est "éleveur" ,c'est même écrit .
Je suis morte. Je ne suis qu'une vache, une "bête de rapport" comme dit
notre nom officiel mais je n'ai pas de nom. Je suis un numéro. Je suis
une chose. Je dois fabriquer des veaux pour la boucherie.
Nous sommes nombreuses , dans ce troupeau ! malgré beaucoup de morts,encore une cinquantaine.Nous représentons aussi des "primes à l'élevage"...
J'ai donc bien servi : j'ai donné des veaux, j'ai apporté des primes.
Pourtant,moi et mes compagnes, nous en avons été remerciées en
crevant de faim tous les hivers, en crevant par terre dans de longues
agonies...C'est beaucoup de détresse, beaucoup de souffrances,et
beaucoup de mépris....On nous appelle aussi des "animaux de
consommation"
Mais ,sommes-nous encore des "animaux" ,c'est à dire des êtres
vivants et sensibles??? Je ne crois pas.
Voilà . Je suis morte,mais je voulais PARLER...
Voici mes photos : debout,la veille ,et ensuite couchée ,et encore en vie...
Oserai-je demander une pensée de compassion ?? pour moi, pour mes compagnes, pour les petits veaux agonisants?
Qui voudra bien verser quelques larmes de compassion ???
Merci...
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