le dire c'est bien mais bien le dire c'est mieux
Ne dites pas :
je vous serais gré...
C'est bien évidemment à « je vous saurais gré » qu'il convient d'avoir recours. Le verbe concerné est en effet le verbe savoir, et non le verbe être : on n'est pas gré à quelqu'un, on lui sait gré de telle ou telle faveur qu'il nous a consentie. La faute naît ici de la confusion entre deux formes voisines par le son, celle-là même qui nous conduit, les jours de distraction, à remplacer « il vaut mieux » par « il faut mieux » ; à employer « mettre à jour » (actualiser) en lieu et place de « mettre au jour » (faire apparaître) ; voire, dans certains cas graves, à parler de nourrice agrégée là où agréée aurait amplement suffi ! Bref, on ne saurait trop recommander aux usagers de notre langue de se méfier de leurs oreilles, et de se régler bien plutôt sur ce que, par tradition, l'on situe entre elles...
Ne dites pas :
des ennuis pécuniers
Pas plus qu'il ne vous viendrait à l'esprit de parler du trafic ferrovier, du système judicier ou d'un article incendier, ne transigez pas avec ce barbarisme, qui est hélas devenu... monnaie courante ! C'est bel et bien à des ennuis pécuniaires qu'il s'agit de faire face, l'adjectif en question étant épicène, entendez par là que sa forme est la même au masculin et au féminin. Bien plus que sur cocardier, grossier ou léger, c'est sur indiciaire,nobiliaire et pénitentiaire qu'il convient par conséquent de l'aligner : pourquoi rechignerait-on à l'embarras pécuniaire quand personne ne trouve à redire au relèvement indiciaire, au titre nobiliaire, au régime pénitentiaire ? Serait-ce parce que l'argent n'a pas d'odeur que l'on veut absolument qu'il ait un sexe ?
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 73 autres membres