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Cet article est destiné à tous ceux et celles qui après avoir gambadé comme des cabris se sont retrouvés un jour diminués physiquement avec béquilles, déambulateur où pire encore, chaise roulante je dis : salut cousins/ cousines !.

Je suis née avec une malformation osseuse qui m'a valu, dès l'âge de trois ans, d'être plâtrée pendant 16 mois et je pense que c'est une chance que cela me soit arrivé si jeune car je n'ai pas réalisé que je ne pouvais pas comme les autres jouer à la marelle car ces autres là , je ne les connaissais pas du fait que on ne me sortait pas ou si peu, car mon pantalon de plâtre changeait de forme tous les trois mois et lorsque mes jambes étaient le plus possible écartées (pour mon bien parait-il) l'une de l'autre je devais bien  mesurer deux mètres d'envergure.

Quoi qu'il en soit, lorsque je me suis retrouvée parmi les autres j'ai dû, (car je ne m'en souviens plus), terriblement apprécier même si j'avais pour interdiction de marcher trop longtemps, de faire du sport, de piétiner, plus tard, de danser, de porter des talons aiguilles, et encore plein de défenses que j'ai oubliées.

Je ne sais pas si c'est pour cela que j'ai ce caractère combatif qui jouit de ce qu'il a et se moque de ce qu'il n'a pas, estimant toujours qu'il y a pire que moi, mais toujours est-il que cela m'a beaucoup aidée à relativiser et à  voir dans bien des choses, des défis que je me fais un malin plaisir à surmonter car la plus forte, c'est quand même moi ! hein ?

La suite est à l'image du début, à 26 ans opérations des deux hanches, 4 opérations, 21 mois d'immobilisation et découverte suprême, le fauteuil roulant mais comme j'étais dans un centre de rééducation, on nous apprenait pleins de petits trucs pour descendre quelques marches, les monter aussi donc : c'était le "pied"

Revenue à la vie active, j'ai eu de belles années sans presque me souvenir de mes débuts trébuchants mais l'âge est venu, l'arthrose aussi, l'usure, le cartilage qui se fait la valise et en 2000 prothèse : re- opération, re- chaise roulante, re- béquilles et me voici allant allègrement sur les 74 ans ; bon d'accord ! parfois je me tiens aux murs et alors ! ils sont là pour cela non ?

Quant aux regards des autres, cela fait longtemps que je ne les voie plus non seulement parce que je ne sors presque plus (mais c'est mon choix) mais aussi parce que je me fous de ce que l'on pense de moi. 

Est- ce pour cela que je  ne vois que des gens gentils qui me tiennent la porte quand parfois je descends ? qui me montent mes courses quand nous nous croisons ? ou bien serais-je un être exceptionnel (je ne suis pas loin de le croire) que l'on a envie de connaître et découvrir ? Ze sais pas mais il me semble bien que.......!