LA VIE D' UNE FEMME- 4ème partie
L’homme est grand, mince, un merveilleux sourire orné de belles dents blanches et il danse très bien. C’est vrai qu’après tant de mois de sevrage, c’est très agréable d’être blottie dans deux bras puissants, au rythme d’un slow envoutant. En même temps, je réalise qu’un malentendu est en train de naitre car je sais très bien qu’il n’y a aucun avenir pour moi dans une nouvelle liaison, ma place est auprès de mon fils et rien ne doit m’en distraire. De plus ce garçon espère surement que ce moment sera suivi de beaucoup d’autres et ne pas le mettre au courant d’une situation qu’il ne peut deviner, c’est lui faire perdre son temps.
A la première occasion je lui parle brièvement du rôle auquel je retournerai dès le lendemain matin. Il me regarde, son merveilleux sourire accroché à ses lèvres et répond : « et alors ? » Nous allons nous asseoir, il me prend la main et me demande si j’ai vraiment envie de gâcher de si beaux instants. Non !, c’est vrai, je n’en ai pas envie ; j’ai une nuit entièrement à moi et maintenant qu’il est prévenu, pourquoi ne pas vivre ce moment intensément et se fabriquer ainsi un beau souvenir ? Mon amie Geneviève m’a soufflé à l’oreille qu’elle ne rentrerait pas avec moi, il n’y a donc plus de raison de résister à la tentation..
Le lendemain matin, Guy me ramène chez moi, sur le pas de la porte je lui dit adieu lui expliquant que lorsque ma mère m’amènera le petit, elle doit me trouver seule à la maison. Et il part.
David est revenu tout heureux de chez sa mamie, et nous reprenons nos habitudes mais c’est à ce moment là qu’on frappe à la porte. Guy est sur le palier, Il est resté tout ce temps dans sa voiture, à vu ma mère venir, puis repartir et a pensé qu’une petite sortie à trois nous ferait le plus grand bien. David qui se trouve dans mes bras tend alors les siens vers l’inconnu et lui dit PAPAPAPAPAPA…..
C’est ainsi que va commencer un épisode qui durera plus de 10 ans, qui nous apportera un peu de bonheur, beaucoup de larmes, de cris et de déceptions.
Guy et moi avons eu une enfance malheureuse et qui a laissé des traces. Ma mère très sévère ne m’a jamais dit « je t’aime » ne m’a jamais fait de calins, et ne m’embrassait que le matin et le soir quand tout allait bien. Mon père bien que plus près de moi, travaillait la nuit dormait le jour, je le voyais donc assez peu, de plus mes parents ne s’entendant pas, ils ne se parlaient pas et mon enfance s’est passée dans un désert peuplé seulement par mes rêves qui essayaient de combler mes manques.Je suis donc à 26 ans sevrée de tendresse et je courrrai toute ma vie après la plus petite marque de tendresse.
Guy est l’ainé de 3 enfants, une mère dépassée par les évènements, un père très dur qui pense que pour faire de son fils un homme, il faut le mener à la baguette. Il donne donc à son ainé des responsabilités peu en rapport avec son âge et les coups ne manquent pas .Privé d’affection et élevé dans la peur, il fera parti de ces gens qui n’ayant jamais reçu d’amour ne sont capables ni d’en donner ni d’en recevoir. La dureté de son père à son égard a eu l’effet inverse sur son caractère et sa personnalité à été sapée à la base ; Guy est un faible qui de plus en plus se réfugiera dans la bouteille et qui refusera de le reconnaître. Son humour se transforme très vite en ironie et taquineries méchantes lorsqu’il voit qu’il a fait mouche. Mais au début tout ceci n’est pas visible.
Il est aussi un grand travailleur, doué pour tous les travaux qu’il s’agisse de plomberie, électricité, peinture, menuiserie, tout ce qui lui passe par les mains en ressort en véritable œuvre d’art.
Pendant les premiers mois, tout se passe assez bien sauf dans le cas où il rentre émêché et refuse de l’admettre. Si j’en avais eu le courage, j’aurais dû mettre fin à cette liaison sachant que je ne supporterais pas un faible de caractère et un menteur, mais j’ai préféré croire que cela s’arrangerait.
Au bout de 8 mois nous décidons de nous marier et alors, je quitte mon appartement pour aller vivre chez lui car c’est un peu plus grand. Bien sûr tous les travaux ont été faits, et tout fonctionne pile poil.Le jour de la cérémonie, Guy légitimera David en lui donnant son nom.
Un jour que je fais du rangement, je trouve dans le bas de l’armoire des boites en cartons dans lesquelles s’empilent papiers et lettres que je lis. A ma grande stupéfaction, une partie des missives émanent de femmes qu’il a connues avant moi et à qui il a proposé le mariage alors qu’il m’avait dit, dans un de ses rares moments de sentimentalisme, que j’étais la première et la seule à qui il avait fait cette proposition. Le soir une scène énorme éclatera entre nous et il niera jusqu’au bout, même avec les lettres pour preuves et les déchirera pour qu’il n’y ai plus de trace ; plus tard, il prétendra que j’ai rêvé cet épisode et que les nombreuses anesthésies que j’ai subies ont entamé ma mémoire.
Dans les mêmes papiers j’ai également trouvé la trace d’une petite fille qu’il a eue lors de son service militaire effectué en Allemagne,enfant qu’il a fini par reconnaître après bien des lettres de rappel de l’ambassade allemande en France, puis des demandes de pension alimentaire qui n’ont jamais été honorées. Son explication me laisse pantoise :. Oui il a eu une fille, Oui il l’a reconnue, non il n’a jamais payé et il a bien fait puisque des années ont passé et qu’on ne lui réclame plus rien.
Quand des années plus tard, les services chargés de le poursuivre retrouveront sa trace et qu’il aura alors à payer une somme considérable, car aux pensions se sont ajoutées des indemnités de retard, je serai celle qui trouvera un avocat pour obtenir un délai de paiement et qui effectuera, chaque mois, durant des années, le paiement des mensualités.alors que peu de temps avant, nous avons acheté notre appartement et que nous nous sommes mis un crédit énorme sur le dos pour des années.
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