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LA GUILLOTINE AU PLACARD

 

 

 

Le bourreau est par définition celui qui exécute les sentences mais l’origine de cette fonction demeure obscure.

 

Dans l’antiquité,  il ne semble pas y avoir d’exécuteur professionnel mais on se souvient de la conversation entre  Socrate et  celui qui lui apporte son bol de cigüe – On connait aussi la passion de Jésus, la décapitation de Paul, citoyen romain, et Pierre crucifié la tête en bas.

 

Au moyen-âge, le bourreau a de multiples tâches car à l’exécution capitale s’ajoutent, la torture, l’équarissage des animaux morts, la capture de chiens errants, l’ensevelissement des suppliciés et des suicidés, le nettoyage des cloaques et, cerise sur le gâteau, la surveillance des bordels.

 

Mais à partir du XIIIème siècle les choses changent car on charge un habitant de la ville, toujours le même, de remplir cet office et à partir du moment où il devient un professionnel, il est haï et affublé de toutes sortes de surnoms peu flatteurs tels que : le carnassier – le brise- garot – Jean Cadavre mais aussi Charlot Cassebras (la roue) qui vient de la célèbre famille Samson, bourreau de père en fils pendant plus d’un siècle  et jusqu’au 18ème siècle il vit en dehors de la ville, dans l’ombre, rejeté de la cité ne pouvant épouser qu’une personne dont la famille pratique le même métier.  En cas d’exécution ratée, il pouvait être sanctionné et même lynché par la foule mécontente.

 

 

 

Quand arrive la guillotine (révolution) les bourreaux sont très nombreux en France et l’Assemblée vote un projet de rhéabilitation qui est accepté. Le bourreau devient alors « citoyen actif, électeur et éligible »

 

Le paradoxe de cette histoire est que la foule qui depuis toujours hurlait à la mort et criait vengeance haïssait le bourreau qui donne la mort

C’est le 29 juin 1939 que les exécutions ne se feront plus au grand jour mais à l’aube dans la cour de la prison.

 

Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Dans beaucoup de pays la question ne se pose plus puisque la peine de mort a disparu mais dans d’autres, là où elle existe toujours, ce sont encore des hommes qui appuient sur un bouton, injectent le poison mortel …..et ils ont été interrogés dans un documentaire paru sur ARTE en 2003 - 7 retraités ont témoigné pour expliquer leur choix professionnel, se rappeler leur « première fois »

 

Le panel était varié puisqu’il s’agissait de l’exécution des sentences de Nuremberg, du couple Ceaucescu ou encore du dernier bourreau français.

 

 

 

 

 

 

 

Et même là, les anecdotes ne manquent pas :

 

-comment, pendant que papa pousse le condamné sur la planche à bascule, le fils lui attrape le cou  rentré dans ses épaules,

 

-comment, quand le condamné à trop maigri et que le cou n’est pas rompu par la corde de la potence il suffit de lui sauter sur les épaules et d’un coup sec faire faire une rotation à la tête jusqu’au « clic » final,

 

-la parfaite synchronisation entre celui qui actionne la trappe et ceux qui, au fond du trou, tirent les pieds,

 

-et comme il faut bien rire un peu car sans cela plus rien n’est possible : bourreau-fils raconte comment bourreau-père avait trouvé un truc pour qu’on sache à quel corps appartenait la tête lorsqu’on exécutait plusieurs personnes à la suite.

 

Certains se sont rapidement habitués, d’autres avait besoin ensuite d’un grand remontant, d’autres encore n’ont jamais avoué à leurs enfants leur métier jusqu’à l’interview.

 

 

 

Chez nous, Marcel Chevalier né le 28 Février 1921 à Montrouge et mort le 8 Octobre 2008 à Vendome fut le dernier bourreau de France

 



18/09/2011
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