L HISTOIRE DU TRESOR PUBLIC
C’est depuis le bon roi Saint Louis que les finances de l’état sont dans le rouge et chaque roi avait sa recette miracle pour rétablir l’équilibre.
Aux premiers temps de la monarchie, le roi, comme les autres barons du royaume, vit des droits seigneuriaux et des produits qu’il tire de ses domaines personnels , donc pas d’impôts ni taxes sauf les contributions exceptionnelles réclamées aux bourgeois ou a l’église en faisant valoir l’urgence du moment et l’intérêt général.
Mais avec Saint Louis, le Trésor s’effondre au XIIIème siècle à cause des croisades en Terre Sainte mais aussi des précieuses reliques de la Passion qu’il collectionne pour la Sainte Chapelle.
C’est pendant la Guerre de cent ans qu’un impôt permanent est établi sous le règne du roi Charles VII, impôt qui n’aura plus de rapport avec la croissance de l’Etat.
Les dépenses croissant plus vite que les recettes il faut y remédier par diverses solutions :
1) Augmenter les impôts des villes, et prélèvement sur les revenus du clergé.
2) Ecorner la monnaie : récupérer le métal précieux de la monnaie en « grattant » les pièces et refondant le gain. Le spécialiste était Philippe le Bel, le prince des faux-monnayeurs.
3) Rançonner les banquiers : spoliation des usuriers juifs ou lombards, taxation extraordinaire de leur présence sur le sol français selon la devise : payez sinon vous partez. Puis confiscation des biens des templiers en provoquant leur chute en 1307 et quand cela ne suffit pas, on rafle au passage les biens et richesses d’un nanti lors d’un procès à charge comme se fut le cas pour L’intendant Fouquet sous le roi Louis XIV
4) Faire un beau mariage en fermant les yeux sur les quartiers de noblesse parfois douteux de la fiancée. Les alliances de sang entre souverains cautionnées par les banquiers font de ces derniers la nouvelle puissance qui encourage la dette publique. Au début, le souverain reste le maître chez lui, dictant ses conditions aux banquiers de Florence ou de Venise sans s’encombrer de questions d’honneur qui ne sont valables qu’entre féodaux, ils font appel à eux mais ne remboursent pas toujours.
5) Se déclarer en défaut de paiement, moyen destructeur d’effacer une dette au détriment du créancier mais cette méthode reste toutefois dangereuse car les banquiers regarderont à deux fois avant d’avancer de nouveau des fonds. Pourtant les prêteurs finissent par se raviser prêtant aux plus grands d’Europe qui peuvent par une guerre victorieuse rembourser avec de confortables intérêts, faisant patienter les autres, soutenant des stratégies gagnantes ou hasardeuses etc…
6) fabriquer de la monnaie, système Law qui instaura la monnaie papier, système qui s’effondrera provoquant la banqueroute qui débouchera un peu plus tard sur la Révolution française.
7) Spolier les possédants. La toute jeune Assemblée nationale fait main-basse sur les biens de l’Eglise (trois milliards de livres proclamés « biens nationaux ») et qui ne suffira pas à renflouer les caisses de façon permanente et c’est ainsi que sous le général Bonaparte, la razzia pure et simple des pays conquis, organisation de pillages de monastères, églises, rançon des villes et contributions aux territoires conquis.
LA DETTE PLUS ACTUELLE QUE JAMAIS :
Après la chute de l’Empire en 1815, le temps est à la paix et au travail. Les dettes sont remboursées au prix de réductions des dépenses militaires et arrive alors la révolution industrielle éloignant le spectre de la dette.
La guerre de 1914-1918 va contribuer à un nouvel endettement de la France qui ne sera pas couvert par les « réparations de guerre » versées par les Allemands qui tardent à payer.
Depuis lors, les gouvernements français sont régulièrement confrontés à des déficits budgétaires et à des solutions qui ressemblent fortement à celles utilisées sous la monarchie.
En 1928 et après un plan de rigueur efficace, le gouvernement Poincarré se résout à la dévaluation qui hélas arrive trop tard, la crise boursière de 1928 à Wall Street entraine le monde dans la récession et le chômage.
Après la seconde guerre mondiale les « trente glorieuses » offrent à la France et à l’Europe une nouvelle embellie mais les déficits budgétaires reviennent dès les années 1970………comme aux temps de Louis XIV et des fermiers généraux………
ETERNEL RECOMMENCEMENT............................
(extrait modifié d'hérodote)
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