L' HISTOIRE D UNE BOITE D' ALLUMETTES-1ERE PARTIE
La raison de cette histoire vaut la peine d'être contée : Je vis en Côte d'Ivoire et j'ai une amie qui m'entrâine dans un groupe dont le chef n'est autre qu'un superbe noir, gouru de son état. Comme à chaque séance, nous avons droit à un petit exercice à faire à la maison, ceci pour développer tous nos sens qui parait-il sont dans un bien piteux état ; en effet, il parait que si nous voyons, nous ne savons pas regarder.
Ce jour là, nous tirons tous un petit papier sur lequel figure le sujet de notre prochain devoir, pour moi : "allumettes" et nous devons en écrire quatre pages.
Ce jour là, nous tirons tous un petit papier sur lequel figure le sujet de notre prochain devoir, pour moi : "allumettes" et nous devons en écrire quatre pages.
Arrivée à la maison, j'attrape une boite d'allumettes, je l'ouvre, je jette les petits bâtonnets sur la table mais j'ai beau me décarcasser, impossible d'écrire plus d'une page sur eux .
Mais j'aime les défis et je les relève donc, tout à coup, je me suis dit : et si j'écrivais une histoire"
C'est ce que je vais vous soumettre pendant deux jours mais avant vous devez connaitre la chute :
La semaine suivante, nous nous présentons avec notre devoir et arrivé à la lecture du mien j'entends : "c'est pas mal mais ce n'est pas ce que j'ai demandé" (et vlan dans les dents !)
Plus tard je quitterai ce groupe mais deux ans après, je rencontrerai une femme qui venait d'y rentrer quand moi j'en sortais. Nous papotons et elle m'apprend que "Abou" (notre gouru) écrivait très bien et à mes questions elle répond :"oui ! oui ! un jour que nous devions faire un exercice pour développer nos sens il nous a lu une histoire qu'il avait écrite lorsque lui était élève, ceci pour nous expliquer ce qu'il attendait de nous" Et cette histoire parlait de quoi ? "oh ! d'une boite d'allumettes.........
Comme quoi les "Gourus" n'en sont pas moins des hommes imparfaits.
HISTOIRE D UNE BOITE D ALLUMETTES
Lorsqu’elles s’étaient réveillées elles ne savaient pas trop où elles se trouvaient, ni depuis combien de temps. Il faisait très noir et aucun bruit, aucune odeur ne leur permettait de se situer.
Elles s’étaient souvenues pourtant avoir troné un certain temps dans la vitrine d’un magasin devant lequel passaient énormément de gens.déplacées plusieurs fois au cours de leur existence, elles avaient découvert à chaque fois, un morceau du décor de leur habitation provisoire.Une féérie de couleurs et de bruit les avaient tenues éveillées tard jusque dans la nuit après quoi, quelques heures de repos leur avaient été octroyées ;puis, à nouveau, les allées et venues, toutes semblables et pourtant si différentes, remplissaient leur nouvelle journée.
Elles se savaient jolies et admirées, car leur enveloppe, c’est-à-dire leur maison, était recouverte d’une jolie publicité qui attirait les regards. Un seul point noir dans tout ceci : Chacune de ces allumettes, dans le secret de son cœur, s’était demandé quel était son destin ? Que devient- on après avoir été exposé ainsi en vitrine ? Dès la naissance elles avaient su que leur rôle consistait à donner de la chaleur, bien souvent de la joie et parfois de la peine mais elles ne savaient pas dans quelles conditions tout ceci se passait.
Il y a de cela un certain temps, un pouce et un index velus et mal soignés avaient heurté la boite pour en prendre une autre placée un peu plus loin, une de ces grosses boites dites« familiales » et qui n’ont rien a voir avec l’élégante dont nous contons l’histoire. Très vite, une jolie main soigneusement manucurée l’avait remise à sa place et la quiétude avait place au vent de panique qui venait de souffler.
Enfin un jour, et il ne devait pas y avoir bien longtemps de cela, un homme distingué était entré dans le magasin. La douce main avait pris la boîte, l’avait caressée une dernière fois puis, l’avait tendue à l’homme qui l’avait mise aussitôt dans sa poche.
Dehors, le bruit était intense,et la démarche de l’homme saccadée. A un certain moment, il avait semblé monter des marches. Un bruit de clés dans la serrure avait fait comprendre que la fin du voyage approchait. L’homme s’était assis lourdement et avaitfailli écraser la boite. Plongeant sa main dans son veston, il l’avait sortie d’une de ses poches et l’avait posée sur un bureau très simple, sur lequel s’entassait une foule de papiers.Puis il avait ouvert la boite. Une des allumettes avait été attrapée, frottée sur une plaque rugueuse et avait rempli son office avant d’avoir compris à quoi elle avait servi. Plusieurs de ses sœurs avaient subi ce soir la le même sort, puis la boite toute entière avait été jetée dans un tiroir et c’est probablement là qu’elle se trouvait quand ce récit commence.
il semblait pourtant aux survivantes qu'un temps infini s'était écoulé depuis leur arrivée. Elles se souvenaient encore que, tard dans la nuit, l'homme avait quitté son bureau, des pas lourds s'étaient éloignés pour se perdre dans le temps et qu'il n'était jamais revenu.
A SUIVRE............
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 73 autres membres