journée mondiale de la poésie africaine
Depuis 1992, la journée du 7 novembre est consacrée à l’écrivain africain.
J’ai eu la chance de vivre 6 ans en Afrique, (Côte d’Ivoire) et d’y rencontrer des poètes inconnus
C’est avec plaisir que je vous les fais découvrir aujourd’hui.
PAROLES D’UN PETIT NEGRE .
Je n’avais pas d’amis, Mes frères noirs étaient là,
Mon frère noir me chassait Me souriant gaiement,
Le blanc me dépassait Ton fils également
Comme l’eau dans un tamis . Mon bonheur était là.
Abandonné de tous Ta parole est de miel,
Même par les Dieux d’Afrique, Immaculé agneau
Je dormais sur les briques Ton cœur est mon tombeau
Des taudis de la brousse. J’y gagnerai le ciel.
Alors la Providence, Ne m’abandonne pas
Me dirigea vers toi, Car tu as pris mon cœur
Tu entras sous mon toit, Jamais je n’aurai peur
Sans beaucoup de prudence. De marcher dans tes pas.
Tu savais qui j’étais, C’est bien toi ma lumière
Mes écrits l’avaient dit, Ne me rejette pas
Alors un beau mardi Guide mes pauvres pas
Moi que l’on rejetait Exauce mes prières
Me voici près de toi, Un mois très loin de toi
Dans le salon d’un blanc, Me rendrait très malade
Issu d’un autre clan, Viens, allons en balade
Je m’assis sous ton toit. Dans la forêt chez moi.
Ta mignonne voisine Benie sois-tu Jeannine
Blanche également Car j’ai eu le sourire
Me sourit gentiment Moi qui devait mourir
Mon bonheur était là Sans avoir bonne mine
Gnoko Gbizré Augustin – Abidjan, le 24 Janvier 1978.
REPONSE AU PETIT NEGRE.
Suis-je vraiment poète, moi qui ne peux écrire,
Que lorsque mon cœur a quelque chose à dire,
C’est sous l’émotion que tous les mots me viennent,
A la suite d’une joie ou d’une grande peine.
C’est grâce à cette peine qu’un jour j’ai ressentie,
Poème qui est paru dans le journal d’ici
Et qu’un jour tu as lu, il y a peu de temps.
Et l’idée t’est venue de faire ma connaissance,
Pour trouver en moi, peut-être ta ressemblance,
Car isolé tu es, comme je le suis moi-même,
Et comme le sont tous ceux qui écrivent des poèmes.
A la suite de tes lettres auxquelles j’ai répondu,
Un rendez-vous fut pris et nous nous sommes vus,
Et nous en sommes là de notre découverte,
Qui sur l’avenir, est une porte ouverte.
Non petit africain, tu ne dois jamais croire,
Qu’un jour je t’abandonne, après t’avoir connu,
De l’Afrique par tes yeux, je veux vraiment tout voir,
Et je m’approche de toi, les cœur et mains tendus.
Jusqu’ici tu étais seul avec tes pensées,
Et encore plus seul dans ce monde insensé,
Ceci est bien fini, puisque tu peux sur l’heure,
Conduire ton être entier, jusque dans ma demeure.
Si je suis femme blanche et que tu es homme noir
Qu’avons-nous fait jamais pour être différents,
Rien, et c’est pour cela qu’il ne faudra pas croire,
Que chacun de nous appartient à un clan.
Nous sommes réunis sur la même planète,
Tous autant que nous sommes, faits de chair et de sang,
Et la supériorité que certains se prêtent,
Est autant de bêtise dont ils sont inconscients.
Si ma parole est d’or, alors écoute-moi,
Sur la route qui est tienne, surtout ne faiblis pas,
Ton cœur est ton seul guide et ton âme est sa voix,
Ecoute ce qu’ils te disent et conduis-toi en Roi.
AVRANCHE Jeannine – ABIDJAN Janvier 1978 (yaël)
UN NEGRE AU PARADIS
Tes portes sont ouvertes, O paradis terrestre,
Aux gens de bonne foi mais pas aux hommes traitres
Suis-je vraiment très sage pour bien te ressembler ?
Puis-je moi aussi, Jeannine gagner ton amitié ?
Ton attitude est franche, tu ne peux me tromper
Quand la première fois je t’avais rencontrée,
Les reflets de tes yeux m’ont annoncé la paix
Et les miens se baissèrent satisfaits et tout gais.
Je t’avais disséquée de mes yeux d’africain,
Jusqu’à toucher ton cœur caché sous la bonté,
Et alors il me dit que nos cœurs n’étaient qu’un
Et que les deux unis m’apporteraient gaité.
Je suis allé plus loin, là-bas dans ton cerveau,
La très précieuse pâte m’accueillit à bras ouverts,
Elle me dit à son tour que je serais Boileau,
Si j’évite les bars, les « allons prendre un verre ».
Tes yeux, cerveau et cœur se réunirent alors
Et me dirent, Jeannine, que ta parole est d’or,
Que sur ma route future je serai toujours Roi,
Si je peux sans relâche écouter ta voix .
Réponse au petit nègre « O jeannine, je t’aime !
Je te fais cet aveu pour la rime du poème
Augustin et Jeannine, deux êtres qui ne font qu’un
Marchons dans notre Afrique, marchons main dans la main.
Gbizré Gnoko Augustin - Abidjan le 7 Février 1978
Un site à visiter : www.refer.sn
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