INFO-DESINFO - un-acte-irrevérencieux
Les guerres du passé ne concernaient que des revendications territoriales. Donc, toutes les écoles militaires ont enseigné les protocoles, procédés et tactiques d'attaque ou de défense de territoires ou de frontières. Les nations dites «civilisées» y ont inculqué à leurs armées les règles de bienséances de la guerre où il est impératif de minimiser le nombre de victimes collatérales, et où il est interdit de mal se comporter, de torturer des prisonniers, d'utiliser des armes de destruction massives. Enfin, on leur a appris à faire la guerre avec des gants blancs, chirurgicalement, comme ils disent.
Détruire et anéantir
Or, ce qu'il se passe au Moyen-Orient et dans toutes les terres d'islam n'a pas pour objet une quelconque revendication territoriale: il s'agit d'une guerre entre des communautés que les colonisations avaient imbriquées et qui avaient été obligées de vivre ensemble par le vouloir des puissances gouvernantes tierces, colonisatrices ou dictatoriales. Aujourd'hui libérée de ces gouvernances, chacune de ces communautés n'a pas d'autre objectif que de détruire ou d'anéantir toutes les communautés qui leurs sont étrangères. Les Sunnites veulent annihiler les Chiites qui ne conçoivent pas que des Sunnites puissent avoir le droit de vivre, ce qui n’empêchera pas les Salafistes de vouloir éradiquer Sunnites, Chiites, Soufis et autres frères musulmans. Quant aux Alaouites, à présent que la communauté internationale est persuadée d'avoir trouvé contre qui s’accoquiner, ils seront les premiers à se faire «génocider».
Dans ce contexte où l'objet des affrontements est l'unique désir d'anéantir l'autre, il n'y a aucun espace pour une guerre en gants blancs. Au contraire même ; plus le nombre de victimes sera important, plus l'objectif de leur guerre se rapprochera. Dans ce type de combat pour la vie, on ne peut obtenir des belligérants qu'ils respectent des règles. Car, il ne s'agit pas de conquérir, de soumettre, d'asservir ou de convertir : il s'agit d'éliminer physiquement.
Et pour obtenir cela, toutes les armes deviennent permises et efficientes. On voit des bombes au gaz sarin apparaître, tout comme des armes nucléaires sont sur le point de devenir opérationnelles. L'argument des victimes collatérales, au vu de l’exiguïté du territoire, n'a plus cours : cela fera d'autant plus de martyrs à célébrer.
La fin des violences
Cependant, après que l'Occident ait fermé les yeux sur l'éradication des Chrétiens et des Juifs de ces terres musulmanes, que les quelques Coptes, épars et terrorisés, espèrent naïvement se faire oublier, il ne faut pas croire que laisser supprimer Bachar ainsi que tous les Alaouites mettra fin aux violences. Non, la fin des violences ne viendra que lorsqu'il ne restera qu'une seule de ces communautés musulmanes. Car, après la Syrie, viendra la confrontation directe Iran/Arabie Saoudite ou Sunnites/Chiites. Avec la Turquie, embusquée, qui attend son heure.
Pendant ce temps, les chefs d'État de nos nations dites civilisées sont en compétition pour celui qui affichera le plus d'offuscation possible à propos de l'utilisation de ces armes de destruction massive, pour lesquelles le législateur du code de bonne conduite dans la guerre n'avait pas prévu de pénitence légale. Cette offuscation leur sert de paravent au fait que, non seulement ils n'avaient jamais rien compris au Moyen Orient, mais que même s'ils commençaient à comprendre, leurs armées ne sont ni efficaces ni opérationnelles pour contenir un déchaînement de haine viscérale sans aucune revendication territoriale.
On avait connu les purifications ethniques, et là, nous assistons à de la purification communautaire sous le regard des nations civilisées aussi hésitantes qu'indécises dont le seul argument de leurs chefs d'États pour intervenir militairement est que l'utilisation d'armes au gaz ne peut pas rester impunie, car cet acte est irrévérencieux.
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