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IL S' APPELAIT FRANCOIS DE MONCORBIER (François Villon)

 

 

 

 

Recueilli par un chanoine qui l’élève dans la plus grande indulgence, François de Moncorbier est orphelin de père et de mère tous les deux pendus pour de menus larcins.

 

Empruntant son nom à son professeur Guillaume de Villon, Il aurait dû normalement se diriger vers une carrière ecclésiastique après des études à l’Université de Paris mais Les lendemains de la guerre de cent ans donne à ce poète des idées de liberté de la vie criminel plutôt que de devenir clerc.

 

Condamné plusieurs fois y compris pour meurtre, puis gracié par le Roi Louis XI et Marie d’Orléans Il est condamné, le 5 janvier 1463 à l’âge de 44 ans  au bannissement pendant 10 ans.

 

C’est dans l’attente de son jugement qu’il compose « la ballade des pendus » un hommage à ceux qui vont mourir sur le gibet. Puis il disparait sans laisser de trace………

 

 

 

LA BALLADE DES PENDUS

 

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre. 
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. 
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 



12/07/2011
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