expression : une partie fine......
« Une partie fine / partie carrée / partouse »
Réunion de plusieurs personnes pour y partager des plaisirs sexuels
Je précise tout d'abord qu'il y a longtemps, aucune de ces formes, même la dernière, n'avait de caractère sexuel. Et qu'au XVIIe siècle et plus tard, une partie était simplement une réunion de plusieurs personnes dans le but de passer ensemble un moment agréable et de s'amuser ; on parlait ainsi des « parties de chasse » ou « parties de campagne ».
Le classique « et plus si affinités » s'étant apparemment vérifié, il n'en reste plus, dans nos locutions, qu'une réunion aux buts bien cernés.
Commençons par la plus fine des trois parties. Ici, le qualificatif fin s'oppose à ordinaire et désigne ce qu'il y a de meilleur.
En 1846, dans son Dictionnaire d'amour, Joachim Duflot donne la définition suivante pour ce type de partie : « Promenade de deux amants en tête-à-tête, loin des indiscrets, des curieux et des jaloux. La partie fine n'existe qu'entre gens qui ont intérêt à se cacher ». Tout est dit. Si l'histoire entre ces deux êtres se terminait probablement au lit, à l'époque il ne s'agissait que d'une simple promenade, éventuellement adultérine.
Avec le temps, la balade est devenue crapuleuse et la notion de sexe indissociable de l'expression.
Ce qui se passe dans une partie carrée a aussi changé avec les ans. Le terme carré ne vient pas de la forme de l'emplacement où se réunissent les participants, mais du nombre de personnes, à savoir quatre, généralement deux couples.
Ces gens se réunissaient en tout bien tout honneur, dans le seul but de deviser gaiement, se sustenser de conserve ou se promener de concert. C'est au cours du XVIIIe siècle que l'activité a commencé à se réduire aux galipettes.
Enfin, la partouse (qui s'écrit aussi partouze) est une orgie avec un nombre de participants supérieur à deux pour la valeur basse, et illimité, pour la valeur haute, si ce n'est par le volume de l'endroit où elle a lieu.
Mais il faut savoir qu'au tout début du XXe siècle, la partouse était simplement une partie de cartes, pas forcément de strip poker. Et selon Gaston Esnault, c'est à partir de 1919 qu'elle évoque une partie à deux seulement, puis en 1924, qu'on passe à un nombre supérieur, partie généralement réservée aux mondains, et avec une connotation de voyeurisme accepté et même souhaité.
Extrait de Expressio
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