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expression : un remède de bonne femme


« Un remède de bonne femme » 1. Un remède simple et populaire (et plus ou moins efficace) 2. Un remède sans grand intérêt, voire inefficace


Voilà une expression fort intéressante à la fois par l'évolution de son sens et par ce qui est généralement cru de son origine.

le femme de notre expression est en fait une déformation de l'ancien français fame qui voulait dire « renommée ». Autrement dit, on utilisait avant de bonne fame, venu du latin bona fama, pour dire « de bonne renommée » et, le mot fame  comme fameux ou mal famé ayant été oublié, il s'est transformé en son homophone femme à l'écrit. Par conséquent remède de bonne femme devrait s'écrire remède de bonne fame pour dire « remède de bonne renommée ».
Et c'est une explication qu'on trouve effectivement dans de très nombreux ouvrages et, par conséquent, de nombreux sites internet. Son seul mais principal inconvénient est qu'elle est fausse, malgré le fait qu'elle semble parfaitement tenir la route.

En fait, aussi stupéfiant que cela puisse paraître, notre femme n'est rien d'autre qu'une femme ; et l'évolution de sens du syntagme bonne femme explique les deux significations assez opposées proposées pour notre locution.

Bonne femme apparaît au milieu du XVIIe siècle et désigne à la fois une femme bonne et une femme âgée, donc d'expérience, ce qui explique la connaissance par cette dernière de remèdes simples pour soigner de nombreux soucis physiques, remède devant bien sûr être compris comme quelque chose qui guérit un mal quelconque.


notre expression apparaît au début du XVIIIe siècle. ! La bonne femme, celle qui a suffisamment d'expérience pour connaître bien des choses de la vie, sans forcément être allée aux écoles, connaît, par transmission orale probablement, nombre de remèdes simples mais utiles pour soigner de nombreux bobos, ce qui explique le premier sens de l'expression, sans avoir besoin d'aller chercher le fameux bona fama.


Malheureusement, au fil du temps, la femme bonne du premier bonne femme est progressivement devenue une emmerdeuse, une femelle qui se mêle de choses où elle ne devrait pas mettre son trop grand nez, une papoteuse ou bavasseuse qui distribue sans parcimonie son fiel sur le dos des absentes, en bref une pas grand chose qui agace. Le syntagme est en effet devenu suffisamment péjoratif et cela dès le XIXe siècle, pour qu'une fois associé au remède, il en désigne un forcément sans intérêt et très probablement inefficace.

 



13/07/2013
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