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« Les dés sont pipés » Les dés sont truqués. Il y a une tromperie quelque part.

Au XIIIème siècle, une pipe (ou pipet devenu « pipeau » au XVIè siècle) désignait une petite flûte mais aussi un appeau servant de leurre pour attirer les oiseaux en imitant leur cri, d’ailleurs le verbe « piper » désignait aussi le cri d’une souris.

Le sens de tromperie est donc présent dès le début ce qui explique qu’un objet pipé est un objet truqué. Les spécialistes en « piperies » s’appelaient alors les Coquillards. 

Et pour confirmer cette explication il suffit de rendre visite à François Villon qui dans son argot écrivait :

« Gailleurs, bien faitz en piperie,
Pour ruer les ninars au loing,
à l’asault tost sans suerie,
que les mignons ne soient au gaing
farciz d’ung plumbis a coing. »

Et si comme moi vous n’avez rien compris, voici la traduction :

« Flambeurs, bien faits en tricherie,
Pour faire rouler les dés [truqués] au tripot,
À l'assaut tôt ! (Hé ! Sans tuerie !)
Que les jouets ne soient au gain
Trop lestés de plomb au coin »