expression : jeter son dévolu
« Jeter son dévolu » Faire un choix définitif - Décider d'obtenir
Le mot 'dévolu', dérivé du latin 'devolvere' apparaît au XVIe siècle en tant qu'adjectif dans le langage juridique avec le sens de "conféré par droit".
Un tout petit peu plus tard, en tant que nom masculin, il est utilisé lorsque, suite à l'incapacité ou à l'indignité de son possesseur, un bénéfice religieux échoit au pape ('échoir' était un des sens de 'devolvere') qui en dispose alors pour quelqu'un d'autre.
Ce principe de dévolution a autrefois provoqué des abus lorsque certains ecclésiastiques dénonçaient parfois à tort les prétendues turpitudes de certains de leurs collègues avec l'espoir de récupérer une part de leurs possessions une fois celles-ci dévolues au pape.
Par extension, le terme est rentré dans le langage commun, avec le sens de "revendication pour soi" sans oublier le sous-entendu de spoliation éventuelle du possesseur initial, si la chose revendiquée n'était pas libre.
Ainsi, jeter son dévolu c'était comme jeter un filet pour attraper une proie : lorsqu'un homme jetait son dévolu sur une femme, celle-ci n'était pas forcément libre, mais l'intention de 'posséder' était pourtant bien là.
Aujourd'hui, et depuis la fin du XVIIe siècle, jeter son dévolu, c'est principalement arrêter un choix définitif, parfois après de longues hésitations.
Mais le deuxième sens proposé existe toujours, encore avec cette connotation d'appropriation parfois abusive.
extrait de Expressio
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