expression : être né coiffé
« Etre né coiffé » Avoir de la chance
Au Moyen Âge, le mot coiffe a tout d'abord désigné la partie d'une côte de mailles qui recouvrait la tête d'un soldat. Ce n'est que par la suite qu'il a désigné un bonnet masculin puis, plus tard encore, différents couvre-chefs.
Au XVIe siècle, parmi d'autres, il avait aussi une acception particulière, puisqu'il désignait ce fragment de membrane fœtale qui peut parfois recouvrir la tête du nouveau-né au moment de son expulsion.
Or, une croyance datant de bien avant cette époque (elle remonterait même à l'Antiquité) voulait qu'un enfant qui naissait ainsi était protégé du mauvais sort.
Par conséquent, suivant cette superstition, celui qui était né avec une coiffe, donc coiffé, était quelqu'un de chanceux. L'expression est attestée en 1549.
Et par extension, elle signifie aussi « être heureux » puisque celui qui a de la chance n'a normalement aucune raison d'être malheureux.
Apparemment, dans une partie de l'Asie, être né coiffé est aussi un bon présage.
En effet, dans D'un nom à l'autre en Asie du Sud-Est, Josiane Massard-Vincent et Simonne Pauwels écrivent :
« Si l'enfant est né coiffé, il sera nommé Turban/Coiffe, sapu/sapu'. La coiffe est perçue comme un bon présage, l'enfant coiffé deviendra un homme courageux et riche ; il aura un pouvoir sur les récoltes, à moins qu'il ne soit doté d'une vue particulièrement perçante puisqu'il pourra voir les bombo, les esprits des morts et d'autres entités invisibles au commun des mortels. »
Mais cette coiffe a décidément bien des conséquences sur la vie de la personne puisqu'au fil des lectures on trouve des affirmations comme « Le loup-garou est en effet bien souvent un enfant né coiffé » ou bien « La croyance veut aussi qu'un enfant qui est né coiffé mourra de mort violente ».
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