ELLE S' APPELAIT OLYMPE
Née à Montauban le 7 mai 1748 et morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793, Marie-Olympe de Gouges est une femme de lettres françaises devenue femme politique et polémiste.
Elle est l’auteur de « la déclaration des droits de femmes et de la citoyenne » et a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes ainsi que de l’abolition de l’esclavage des noirs.
Ses parents sont des bourgeois et une histoire d’adultère plane sur ses origines. A 18 ans elle est mariée à un traiteur parisien, surement client de la boutique de ses parents.
Elle donne naissance à un fils Pierre et son mari décède peu après. Déçue par son expérience maritale, elle ne se remariera pas et va en 1765 rejoindre sa sœur à Paris éduquant son fils de la meilleure façon.
C’est alors qu’elle rencontre un haut fonctionnaire de la marine avec qui elle aura une liaison jusqu’à la révolution. Grâce au soutien financier de son ami elle peut mener une vie bourgeoise figurant même dans l’annuaire des personnes de conditions.
Elle s’adapte très vite aux usages de l’élite de Paris et dans les salons qu’elle fréquente elle rencontre plusieurs hommes de lettres et va même s’essayer à l’écriture puis monter sa propre troupe avec décors et costumes, théâtre itinérant qui se produit dans Paris et ses environs.
Une de ses pièces « l’esclavage des noirs « la rendit célèbre mais fut jouée avec réticence par certains acteurs qui étaient dépendants financièrement des gentilshommes de la chambre du roi.
C’est hélas au moment de la révolution que les choses vont se gâter : Craignant de voir sa pièce passer aux oubliettes, Olympe se plaint des comédiens, mais l’un d’eux se sentant insulté en parle à son entourage et c’est ainsi que, de fil en aiguille, elle fut emprisonnée à la Bastille et c’est grâce à diverses protections que la lettre de cachet fut révoquée.
Durant la révolution, elle devint républicaine mais désapprouva l’exécution de Louis XVI. C’est l’époque où elle écrit à Marie-Antoinette pour « protéger son sexe » estimant que si une femme peut monter sur l’échafaud, elle peut aussi monter à la tribune et sur sa lancée, elle publie la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne suivit de l’instauration du divorce, de la suppression du mariage religieux remplacé par une sorte de contrat civil qui prendrait en compte les enfants issus de liaisons d’une « inclinaison particulière » elle milite aussi pour la recherche de paternité et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage. Elle demande aussi la création de maternités, d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour les mendiants, toutes ces mesures lui paraissent indispensables surtout à l’approche du « grand hiver » 1788-1789.
En 1793, elle s’insurge contre les responsables des atrocités commises les 2 et 3 septembre 1792 désignant particulièrement Marat et soupçonnant Robespierre de vouloir être un dictateur ce qui va lui valoir une dénonciation qui va la conduire à la Bastille le 6 aout 1793.
Traduite devant le tribunal révolutionnaire le 2 novembre, elle est condamnée à l’échafaud et elle profite des quelques instants qui lui reste pour adresser une lettre à son fils mais celle-ci n’arriva jamais à son destinataire. Celui-ci, par crainte d’être inquiété reniera sa mère publiquement dans une « profession de foi civique »
C’est ainsi que mourut une femme en avance sur son temps, à qui les hommes de son époque n’ont pas pardonné son « audace » comme l’explique le procureur de la commune de Paris Pierre-Gaspard Chaumette :
Cette « virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes [...] Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous14 voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c’est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes. »
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