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Sophie Massieu  était animatrice sur la cinquième , dans l’émission « le goût du noir »

Deux personnes qui ne se connaissent pas dînent ensemble et discutent dans l’obscurité la plus complète, sous l’œil de caméras infrarouges.

Dans cette ambiance très particulière, les mains explorent l’environnement, les langues se délient , l’écoute est tendue au maximum, le noir effaçant tout ce que la vue montre, il modifie profondément  la qualité des échanges.

Cette jeune femme est née il y a trente six ans en France et atteinte de rétinite pigmentaire dès sa naissance elle perçoit à peine les ombres et la lumière.

Ses parents pleins de bon sens, l’élèvent le plus naturellement de monde, l’accompagne dans toutes ses découvertes et la gamine joue dans le jardin, pédale sur son vélo, saute à la corde et aide sa maman aux tâches ménagères et quand un peu plus tard, une vieille dame aveugle, elle aussi, lui apprend le Braille, Sophie est prête à entrer dans le monde par la grande porte.

La grande chance de Sophie est d’avoir croisé sur sa route  des personnes qui on su lui insuffler le goût du travail, de la lecture, de l’écriture et celui du jeu.

Elle travaille sans relâche ayant toujours été une très bonne élève  ; plus tard, elle décroche un DEA d’histoire du droit, intègre le Centre de formation des journalistes en 1998, résultat de 25 années d’études assidues.

Même si, à l’âge de 13 ans, sa sensibilité est à fleur de peau égratignée souvent par les barrières humaines qui se dressent sur son chemin, elle conjugue brillance et handicap  et cultive sa différence, son individualité, sa spécificité.

Concentration, justesse, sobriété sont ses meilleurs atouts pour éviter les pièges  de la charité ou de l’assistanat tout en permettant de dédramatiser son handicap.

Grâce à une personne comme elle, nous avons la preuve que même sans les clins d’œil de la vie, on peu vivre une vie affective, une vie de couple, une vie amicale car la vie est là même quand la vue n’y est pas.