DES ANIMAUX ET DES HUMAINS –11ème partie – one voice
A travers leurs relations avec les humains, les animaux révèlent une autre facette de leur personnalité. Leurs attentes vis-à-vis de nous sont à la mesure de leur générosité à notre égard.
A de multiples reprises, on a remarqué que les animaux sollicitent l’aide des humains, comme le raconte l’histoire d’une vache venue demander de l’aide ; réveillée dans la nuit par des meuglements, Young trouva Araminta, le pis engorgé de lait, son veau n’ayant visiblement pas tété de la journée et elle devina qu’il était soit malade, soit mort. Après l’avoir conduite à l’étable pour la traire et ainsi la soulager, elle lui demanda de la conduire vers son petit mais il est connu que les vaches croient que les humains savent tout et au lieu d’avancer, elle se plaça derrière elle pour la suivre. Young fit donc semblant de savoir et commença à marcher et fit demi-tour ce qui permit à la vache de comprendre qu’elle ne savait pas où aller ; accélérant subitement le pas elle la conduisit enfin à son veau, à trois champs de là qui était effectivement souffrant et fut ainsi sauvé.
Elle raconte aussi comment Audrey, une brebis élevée au biberon est venue chercher de l’aide pour sa sœur. Elle était alors dans la cuisine quand elle entendit un coup très fort contre la porte et découvrit Audrey qui, aussitôt, bêla de plus belle et courut sur la pelouse, s’arrêta, se retourna, la regarda et courut encore, comme pour lui demander de la suivre ce qu’elle fit en courant et découvrit plus loin, dans la piscine Sybil, la sœur d’Audrey, qui nageait en rond incapable de sortir de l’eau toute seule…..
Les histoires de sauvetages sont toujours chargées d’émotions et poussent à s’interroger sur ce qui motive un animal à aider ou à sauver.
Frans de Waal (2001) rapporte le cas des chiens sauveteurs lors du tremblement de terre de Mexico en 1985 déprimés de ne retrouver personne vivant ; la logique en question est celle de la récompense, un chien dressé y aura droit s’il trouve une victime et n’a aucune raison de se préoccuper de sa condition, pourtant tous ceux de l’équipe de sauvetage finirent par déprimer, ils leur fallait des périodes de repos de plus en plus longues, leur enthousiasme disparut ; la solution à ce problème de motivation est très révélatrice de ce que voulaient les chiens. Un vétérinaire mexicain joua le rôle d’un survivant : les sauveteurs le cachèrent dans les ruines et laissèrent les animaux le retrouver ; l’un après l’autre, ils repérèrent son odeur et alertèrent leurs maitres « sauvant » ainsi sa vie. Réconfortés par cette exercice, ils furent prêts à se remettre à la tâche. Pour ces chiens, trouver des victimes n’est pas qu’un moyen d’obtenir une récompense, ils s’investissent affectivement et veulent réellement sauver les gens….
Il y a d’autres observations faites dans un cadre où aucun dressage n’a été effectué.
En 1996 trois dauphins sauvages ont sauvé un touriste d’une attaque de requins dans le golfe d’Aqaba, en bordure de la mer rouge.Ils l’entourèrent pour tenir tête aux agresseurs et les maintenir à distance (De Waal, 2001)
En 1999, Lulu, un cochon nain du Vietnam à sauvé la vie de Joanne Altsmann le jour où celle-ci a été victime d’un infarctus. Lulu est sortie de la maison et est allée se coucher sur la route obligeant une voiture à s’arrêter, la petite truie a ensuite guidé le conducteur vers la maison.
Les chiens aussi seraient capables de prévoir un problème de santé chez leurs maitres et de se comporter en conséquence : un chien nommé Joe avait pour tâche d’aider une femme atteinte de sclérose en plaques ; certains jours elle perdait plus l’équilibre que d’autres or, le chien percevait le moment où elle avait besoin de soutien et il se mettait du côté de la jambe malade pour lui procurer un point d’appui ; on ne lui avait pourtant pas appris à le faire (Linden,2002)
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